Le Monde de Jonathan Rhys-Meyers...
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 Chapter 2

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xstiane
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xstiane


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MessageSujet: Chapter 2   Chapter 2 EmptyMar 14 Juil - 19:59

Deuxième chapitre pour les amateurs... Au fait, si vous trouvez des fautes d'orthographe, merci de me les signaler (je suis en pleine correction et j'ai les yeux qui me sortent de la tête!!!)

Gabriel – Vendredi 4 avril 2008 – 21 heures





Soudain, je reprends connaissance. Comme si je sortais d'un profond coma. C'est l'odorat qui me revient en premier. Une odeur tendre caresse mes narines. Tout près. Des cheveux. Un doux parfum de cheveux d'enfant. Je le laisse me pénétrer. Je n'ose pas inspirer trop vite. Un réflexe instinctif. Comme la main d'un vieil ami sur mon épaule. La peur d'une crise d'asthme. Il faut que je discipline mon souffle. En me concentrant sur ma respiration, je me rends compte que le devant de mon corps a enflé. Qu'il a pris un volume extraordinaire, étranger, et pourtant indissociable de moi. Comme si j'avais à présent un corps de femme enceinte. Puis je sens une boule tiède appuyée contre mon cou, dans le creux de ma clavicule. Une tête, la douce gravité d'une tête de femme. Je suis debout devant une fenêtre et elle me serre très fort dans ses bras. Comme pour m'empêcher de tomber. Tellement fort que nos deux corps ne m'ont semblé faire qu'un. Je ne sais pas encore qui c'est, ni ce que nous faisons là. Tout est flou et douloureux dans ma tête. Je me souviens juste du téléphone. Il faut que je tâche de respirer doucement. La voix de ma soeur Béatrice. Des mots dépourvus de sens qui se sont tissés l'un avec l'autre jusqu'à former une corde qui a enserré ma poitrine. Les bronches qui se contractent, la gorge qui rétrécit. Une irrépressible envie de mourir qui m'a étreint jusqu'à m'étouffer. L'air qui ne veut plus sortir de sa cage de chair. Une crise qui arrive. Mais c'est une nausée violente et soudaine qui est montée en moi comme une marée et m'a submergé. J'ai encore ce goût aigre de souffrance dans la bouche. J'avale péniblement ma salive.





Le parfum chaud et tendre de sa chevelure me revient. Son petit corps ferme et tiède, un peu tremblant, comme celui d'un oiseau, blotti tout contre ma poitrine. Son coeur qui résonne et tente en vain de faire écho au mien qui a perdu le rythme. Elle me serre si fort que je peux deviner ses petits seins ronds qui appuient sur la base de mes côtes. Ce contact physique me rassure et me fait du bien. Ca va aller. Il faut juste que je reprenne le dessus. Que je respire. Je pose mes bras autour de ses épaules et elle relâche un peu son étreinte. J'ai peur qu'elle me lâche soudain. J'ai temment envie de ne pas bouger, envie que cela ne finisse pas tout de suite. Oublier un moment, oublier tout, ne plus penser à rien de douloureux ni de vil. Juste goûter l'instant présent. Goûter ce qu'il m'offre de doux et de léger. Il va pourtant falloir que je bouge.





Maintenant que mes idées sont un peu plus claires, je reconnais la jeune stagiaire que Pierre Alessandrini, mon adjoint, avait tenu à recruter sur dossier pour le service informatique. Simplement à cause d'une mention loufoque sur son curriculum vitae: “création de sites roses pour un opérateur de téléphonie mobile”. Il s'était battu comme un lion pour que sa candidature soit acceptée. Je revois le dépit sur le visage de Pierre quand elle s'est présentée. Grande, un peu maigre peut-être, ou plutôt longiligne, très vive. Peut-être quarante kilos d'énergie pure à peine retenue par une timidité adolescente. Une silhouette androgyne en jean et converses noirs. Des longs cheveux sombres noués à la hâte par une pince. Quelques mèches folles autour d'un petit visage en forme de coeur, sans fard. De longs cils noirs qui dessinent une ombre sur ses joues creuses d'adolescente. Rien à voir avec le confort sensuel et bourgeois que les sites roses mentionnés dans son curriculum vitae avaient fait entrevoir à l'imagination de Pierre! Tous les espoirs que ce petit détail prometteur avait fait naître dans son esprit vagabond s'évanouissent aussitôt sous ses yeux ébahis. “Je me suis encore fait avoir, mon vieux! Ma bonté me perdra.” Pauvre Pierre! Ce sont ses vieux démons qui le perdront! Malgré la douleur qui étreint ma poitrine, je ne peux réprimer un sourire au souvenir de l'anecdote.





C'est donc elle qui m'a pris dans ses bras d'enfant. Cela paraît si étrange, surréaliste même. Son front est allé se nicher contre mon cou, dans le creux de ma clavicule. Mon corps se souvient obscurément de cette sensation. Une impression fugace et délicieuse de déjà vécu, comme une vague de douceur qui m'innonde un instant puis se retire. Je sens la caresse de son souffle léger à mesure qu'elle respire. Peu à peu, ma respiration suit la sienne et s'apaise. Comme si cette petite fille m'avait pris par la main et m'avait emmené jouer avec elle dans son univers. Sur le moment, je ne me rappelle pas de son nom de famille mais juste de ce prénom peu commun qui avait trouvé un écho dans ma mémoire, et je murmure à son oreille:


- Graziella...


Je l'écarte un peu de moi et je la regarde. Soudain, mon coeur fait un bond de vingt ans en arrière. Jamais encore, les rares fois où je l'ai aperçue, je n'avais remarqué cette ressemblance. Elle me rappelle une jeune femme dont j'ai été très amoureux dans ma jeunesse. De longs cheveux noirs et une peau couleur de miel. Pas vraiment une ressemblance à vrai dire. Juste une sensation à fleur de peau. Ses paupières sont baissées. Je prends son petit visage dans mes mains. Elle pose enfin ses yeux sombres sur moi. Des yeux d'un brun profond empreints d'une infinie douceur. Je cherche en vain à retrouver cette expression dans les brumes de ma mémoire.





Elle ne semble pas me voir. Elle n'a pas bougé. Je ne sais même pas si elle m'a entendu. Elle paraît aussi troublée que moi.


- Je crois qu'il est bien tard, Graziella. Je ne sais pas trop quoi vous dire, ma petite fille. Je suis désolé d'avoir ainsi gâché votre soirée. Vous aviez certainement beaucoup mieux à faire que de vous occuper de moi. C'est très gentil d'être restée là à mes côtés comme une garde-malade. Merci, Graziella, merci mille fois. Graziella...


Ma voix s'étrangle dans ma gorge et les larmes me montent aux yeux. Je ne dois pas pleurer devant elle... Dans un effort surhumain, je tente de contenir mon émotion. Je voudrais me détourner d'elle mais nos yeux restent liés.


- Il est plus de vingt-trois heures. Préparez-vous, je vais vous ramener chez vous.





Je l'éloigne doucement de mes bras et elle reste immobile devant moi. Ses épaules juste un peu plus basses que les miennes. Ses bras pendant sans force le long du corps. Ses yeux vides rivés aux miens. Son front un peu plus bas que ma bouche. Je pourrai y déposer un baiser en me penchant à peine. L'effleurer de mes lèvres. Elle marque un léger temps d'hésitation. Elle attend, comme si elle avait pu lire dans mes pensées. Puis elle s'éloigne de moi et s'en va avec une démarche d'automate. Elle quitte la pièce sans se retourner. Je profite de cet instant de solitude pour essuyer les larmes qui ont fini par inonder mes yeux. De nouveau, j'essaie de reprendre le dessus sur mon trouble. Je m'assois un moment à mon bureau en respirant lentement pour tâcher tant bien que mal de calmer mon coeur cahotant. Je prends une bouffée à l'inhalateur. J'essaie de me rassurer en me disant que cette ressemblance ravive des souvenirs enfouis depuis bien longtemps au fond de mon âme. Des souvenirs que je croyais éteints. Que c'est sans doute la terrible douceur de cette réminiscence qui me trouble. Rien d'autre. Pas cette petite fille. Pas elle.





J'attrappe ma veste sur le dossier de mon fauteuil. Je vais aller la chercher pour la ramener chez elle. Il me semble que ma poitrine va exploser à force d'être comprimée. Comme le marteau sur l'enclume, les battements de mon coeur résonnent dans ma tête. Mes tempes vibrent douloureusement sous l'écho. Je voudrais soudain que ce soit cette douleur qui m'ait fait pleurer.


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