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| Festival de Cannes 2008 | |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Festival de Cannes 2008 Sam 24 Mai - 13:07 | |
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*CONFERENCE DE PRESSE
*"La Frontière de l'aube"
Pour répondre aux questions des journalistes lors de la conférence de presse, Philippe Garrel, le réalisateur français de La Frontière de l’aube, présenté aujourd’hui en Compétition, était entouré des comédiens Louis Garrel, Laura Smet et Clémentine Poidatz, du chef-opérateur William Lubtchansky et du producteur Edouard Weil. Extraits choisis.
Philippe Garrel sur le choix du noir et blanc : "Si le film avait été en couleurs, il aurait été plus difficile de faire accepter ces apparitions. J’ai copié Jean Cocteau, et comme Cocteau tournait en noir et blanc, ça me paraissait évident. C’est Henri Langlois qui m’avait dit de ne jamais abandonner le noir et blanc, et je pense que ça ne disparaît jamais. Ce qui est passionnant avec le noir et blanc, c’est qu’une fois le film fini, on le voit par rapport à l’Histoire du cinéma en noir et blanc, et pas par rapport à l’Histoire du cinéma en couleurs."
Laura Smet sur son personnage : "Carole est un personnage magnifique, très sensible, une jeune femme un peu paumée qui rencontre l’amour. Par rapport au personnage de Clémentine, qui est magnifique et parfaite, Carole a quelque chose d’irréel, c’est pour ça qu’elle réapparait. C’est la première fois que j’ai pleuré en lisant un scénario. C’est très poétique. C’est une histoire très forte, très fusionnelle entre deux personnes. Ca pourrait même presque être un film muet."
Louis Garrel sur le fait de travailler avec son père : "J’oublie forcément que c’est mon père quand on tourne. Je ne construis pas des personnages, je suis comme l’envoyé ou le missionnaire du metteur en scène, que ce soit mon père ou un autre. Je m’inspire de lui, je le vampirise, je fais des mini-portraits."
Philippe Garrel à propos du surnaturel : "Les scènes d’apparition sont construites de façon artisanale. Mais on n’a pas pu faire ça en une prise : le mécanisme de l’apparition a demandé beaucoup de répétitions et de concentration de la part des comédiens comme de l’équipe. Les surréalistes, dont beaucoup étaient des athées, ont traité le surnaturel comme un filon romanesque. Je pense que c’est une bonne façon de traiter ce thème. Mais il n’y a rien de plus déstabilisant que le surnaturel au cinéma."
Philippe Garrel sur la dimension romantique : "Le film est vaguement inspiré d’une nouvelle de Théophile Gautier, "Spirit". Dans cette nouvelle, il y a l’apparition d’une inconnue dans un miroir. Elle demande à la personne qui la regarde de la rejoindre dans la mort pour vivre avec elle dans l’éternité. C’est un mythe romantique. Le premier titre du film, c’était "Le Ciel des anges", une expression que j’ai trouvée chez Aragon. Et puis La Frontière de l’aube m’a paru légèrement plus inquiétant. Dans le film, il y a cette idée du diable, puisque le suicide, ça représente le diable."
Philippe Garrel sur la politique culturelle : "Aujourd’hui, en France, 0,4 % du budget national est consacré à la culture. Dans les années 80, on tendait vers le 1%, qui était en fait autour de 0,8. Aujourd’hui, c’est donc la moitié, et ça explique tout. Alors que, dans le même temps, toutes les professions de la culture sont en développement et qu’on enseigne l’art aux enfants… C’est complètement contradictoire. Si on veut faire des économies, très bien, mais alors il faudrait aussi dégraisser les effectifs de la police…"
*"Adoration"
A l’occasion de la présentation en Compétition de Adoration, le réalisateur canadien Atom Egoyan, les producteurs Simone Urdl et Jennifer Weiss ainsi que les acteurs Rachel Blanchard, Devon Bostick et Scott Speedman ont répondu aux questions des journalistes. Extraits choisis.
Atom Egoyan sur l'importance d'Internet dans le film : "Il y a toujours eu ce besoin de se raconter nos histoires. La technologie est simplement un moyen de se les communiquer. Sur Internet, nous sommes saturés par l'intimité des uns et des autres, ça semblait inimaginable il y a quelque temps. Le personnage joué par Devon Bostick est un enfant auquel on n'a pas parlé de l'histoire de sa famille. Il utilise donc la technologie d'Internet, se créant au passage une autre personnalité pour essayer de retrouver cette histoire, pour essayer de se retrouver dans cet espace qui lui est interdit d'accès par son oncle et son grand-père. Il veut ainsi être indépendant, et de cette façon l'histoire parle du voyage intérieur de cet enfant. Il ne s'agit pas vraiment d'Internet dans ce film, mais il s'agit plutôt du fait qu'Internet est un outil qui permet à ce jeune de découvrir ce qu'il a besoin de découvrir sur lui-même et sa famille. Mais finalement ça ne le rapproche pas de ce qu'il cherche. Il n'arrive pas à en savoir plus sur sa famille. Je me préoccupe davantage de la retenue émotionnelle de mes personnages plutôt que de la technologie. La technologie est simplement là pour permettre aux gens d'exprimer, de ressentir ce dont ils sont privés."
Devon Bostick sur le fait d'avoir été choisi par Atom Egoyan : "J'ai lu le script juste avant l'audition. Je l'ai trouvé tellement surprenant que j'ai dû le lire plusieurs fois, parce qu'il y avait énormément de choses que l'on pouvait puiser dans ce scénario d'Atom Egoyan. Ce n'est pas juste une histoire. Il y a énormément d'histoires qui se chevauchent. Par une histoire, on en apprend d'autres. Il y a eu ces auditions. Je ne pensais pas pouvoir être choisi et bénéficier de cette opportunité extraordinaire. Une fois que j'ai été choisi, je me suis mis à hurler. Je savais qu'il fallait que je fasse un excellent travail, car ce film allait être vu partout. Les films d'Atom Egoyan sont en effet connus, très importants et j'ai appris quelques leçons en voyant ses autres films. J'étais certes tendu mais j'ai essayé de me comporter le mieux possible. Sur le tournage, j'ai pu rencontrer les différents acteurs, connaître l'environnement. J'ai pu peu à peu m'intégrer à ce contexte, puis après c'est devenu plus tendu avec les monologues."
Atom Egoyan sur les dangers des nouvelles technologies : "J'ai l'impression que ma génération vit avec la nouvelle technologie et que cette nouvelle technologie déforme tout. Les gens se cachent derrière Internet. Chacun peut adopter une nouvelle personnalité, car il est facile de se cacher derrière Internet. Et quoi que l'on dise, quoi que l'on fasse, on peut se le permettre parce que la personne avec laquelle on communique n'est pas dans la salle mais à l'autre bout, quelque part en ligne."
Atom Egoyan sur son intérêt pour les secrets : "On voit dans le film comment les gens ont partagé leurs secrets, comment ils se sentent de plus en plus à l'aise les uns avec les autres. Et la décision de Tom d'amener Simon dans l'appartement à la fin est un acte de grande générosité. Cela permet à ce jeune de savoir qui était son père. Ces secrets ont été imposés parce que c'était indispensable. Cette famille a des secrets qui sont farouchement gardés, parce que les membres de cette famille souhaitent se cacher derrière une sorte de mythe. C'est dans la nature humaine. Il y a une chose qui me fascine toujours, c'est qu'il est extrêmement mystérieux et difficile de s'approcher d'un autre être humain. Ce n'est pas si simple, il y a beaucoup de films qui semblent montrer que c'est d'une simplicité extraordinaire, mais ce n'est pas le cas. Il faut beaucoup négocier, il y a des questions de confiance, d'intimité. Ca se mérite, ça ne vous tombe pas dessus comme ça immédiatement. C'est quelque chose qu'on peut considérer comme fascinant et c'est pour ça que je l'ai présenté dans le film."
Atom Egoyan sur l'idée d'Internet comme communauté mondiale : "Cette idée d'une communauté mondiale, c'est un peu une idée reçue, un cliché. Dans la réalité, ce sont de petits groupes d'intérêts partagés. En fait, ils utilisent une technologie que le grand public n'emploie pas encore. Mais dans les mois et les années à venir, cela va devenir plus fluide. Il y a une scène dans laquelle on voit beaucoup de gens se répondre, participer à un groupe. Je voulais créer une certaine intimité, je voulais montrer qu'en fait il s'agissait de communautés fermées qui interagissent les unes par rapport aux autres. Ce n'est pas quelque chose qui est noyé dans la masse. C'est une histoire intime que je raconte, qui concerne un petit groupe de gens."
*"Che"
Toute l’équipe de Che s’est retrouvée en salle de conférence de presse pour répondre aux questions des journalistes. Etaient présents : le réalisateur Steven Soderbergh, les acteurs Benicio Del Toro, Franka Potente, Julia Ormond, Catalina Sandino Moreno, Demián Bichir, Santiago Cabrera, Jorge Perugorría et Rodrigo Santoro, le conseiller historique Jon Lee Anderson, le scénariste Peter Buchman et la productrice Laura Bickford. Morceaux choisis.
Steven Soderbergh sur son intérêt pour le Che : "Cuba n’était pas ce qui m’intéressait le plus. J’ai préféré centrer le film sur le personnage du Che, parce que sa vie est l’une des plus fascinantes depuis un siècle. En l’évoquant, nous avons décidé de mettre l’accent sur la Bolivie, car c’est un aspect méconnue. Mais si je ne montre pas ce qu’il s’est passé au préalable à Cuba, je ne peux plus placer la Bolivie dans son contexte. Dès lors, il y a beaucoup d’allers-retours dans l’histoire pour comprendre les raisons pour lesquelles le Che a estimé nécessaire d’aller en Bolivie."
Benicio Del Toro sur la préparation pour ce rôle : "Le résultat n’est pas le fruit de mon imagination. J’ai beaucoup lu, rencontré des personnes qui l’ont connu… Je me suis penché sur les côtés positifs et négatifs du personnage. J’ai examiné le plus grand nombre de photos possible sur lui. Adolescent, je ne savais pas grand chose du Che, à part la mauvaise image qu’il véhiculait. Puis j’ai vu dans une librairie une photo de lui où il affichait un sourire très chaleureux, très humain. Je me suis dit que quelque chose clochait avec l’idée que je m’en faisais… A partir de là, je m’y suis intéressé de manière plus approfondie : les gens qui l’avaient côtoyé, cet amour qu’on lui portait. Je voulais en savoir plus sur l’être humain. Je me suis rendu à Cuba où tout le monde l’adore. J’ai beaucoup de respect pour le Che."
Laura Bickford sur les valeurs du Che : "Ce qui nous a intéressés, c’est son idéalisme. Ses valeurs peuvent être partagées par tous quelques soient les convictions politiques. La façon de faire véhiculer ces valeurs est au centre du débat, débat qui peut se poser dans tous les pays."
Steven Soderbergh sur le style film : "Nous avons essayé de vous donner une idée de ce que cela représentait d’être proche de ce personnage. Les scènes ont été choisies uniquement sur cette base. On voulait cerner le personnage. Il y a une trame et une motivation d'en apprendre davantage sur le Che. Car chacune de ses actions avait une signification."
Steven Soderbergh sur le choix de l'espagnol pour les dialogues : "On ne peut pas faire un film crédible sur le Che dans une autre langue que l’espagnol. J’espère, à l’avenir, que l’on pourra faire des films sur une culture et les tourner dans sa langue spécifique, que cette sorte d’impérialisme culturel de l’anglais va s’estomper. Certes, le public américain n’aime pas les sous-titres, mais il aime encore moins les films doublés.
Steven Soderbergh sur la durée du film : "Si vous vouliez placer le film dans son contexte, il fallait qu'il dure un certain temps. Après, la question de la sortie du film en deux parties est actuellement débattue avec les distributeurs dans le monde. Voilà ce que j’aimerais faire : pour la première semaine d’exploitation, je voudrais que le film soit présenté dans sa version intégrale et, les semaines suivantes, qu'il soit présenté en deux parties avec un petit programme explicatif. Ce serait un événement intéressant."
Benicio Del Toro sur le fait de jouer dans sa langue maternelle : "Je pensais que ce serait plus facile. Mais je parle un espagnol de Puerto Rico, pays que j’ai quitté à l’âge de 13 ans. Mon espagnol donc est resté à ce niveau alors que le Che était un intellectuel avec une richesse de vocabulaire très élevée. J’ai essayé de m’exprimer dans un espagnol pas trop rigide."
Jorge Perugorría sur la perception du Che à Cuba aujourd’hui : "De cinq à douze ans, tous les matins, je me levais et, devant le drapeau, je me disais : "Je serai comme le Che !" . Et encore aujourd’hui, les enfants disent cela à Cuba. Le Che est un exemple, un être humain capable de se sacrifier, quelqu’un qui a tout abandonné pour se dédier, corps et âme, à une lutte en faveur de l’égalité." |
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| Sujet: Re: Festival de Cannes 2008 Sam 24 Mai - 13:10 | |
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*LECON DE CINEMA:QUENTIN TARANTINO
Comme il est désormais de tradition, le Festival de Cannes donne la parole à un acteur, à un réalisateur ou à un compositeur de musique à l’occasion d’une Leçon de Cinéma. Cette année, c'est Quentin Tarantino, lauréat de la Palme d’Or en 1994 pour Pulp Fiction, qui a exposé ses points de vue de cinéaste au public cannois. Aux côtés du journaliste Michel Ciment, il a ainsi évoqué sa carrière, sa passion et sa vision du cinéma. Morceaux choisis d’un cours magistral.
Sur sa période passée à travailler dans un vidéoclub : "J’ai eu accès à de grands films, à de merveilleux réalisateurs et à l’intégralité de leurs œuvres. Même aujourd’hui, je procède toujours de la même manière. Lorsque je découvre un nouveau metteur en scène, je fais en sorte de voir tout son travail. Je viens par exemple de finir de visionner l'oeuvre de Paul Mazursky."
Sur les réalisateurs qui l'ont inspiré : "Ceux qui m’ont influencé quand j’étais jeune et qui m’ont aidé à forger mon propre style formel sont Brian De Palma, Sergio Leone, Howard Hawks. Autant j’adore Martin Scorsese et, assurément mes films lui doivent beaucoup, autant Brian De Palma était pour moi la rock star des cinéastes de l’époque."
Sur ses six années à faire l’acteur : "Personnellement, je recommande à quiconque veut se lancer dans la réalisation ou l’écriture de scénarios, de participer à un cours de comédie. Ca doit être votre première étape. Jouer les scènes et essayer d’imaginer la position des acteurs dans l’espace. Si vous effectuez une scène avec un autre élève, c’est votre responsabilité de livrer un résultat abouti. Tout ce que j’ai appris sur l’écriture, je le tiens de ces cours. Ils m’ont également enseigné les subtilités de la caméra. J’ai commencé par étudier avec Richard Best qui m’a montré le langage, la technique, comment se déplacer dans le cadre. J’ai réfléchi à l’image et à ses limites… Par la suite, quand j’ai revu des films que j’adorais comme Il était une fois dans l’Ouest, je pouvais décrypter le message du réalisateur. Je pouvais voir par exemple comment Leone jouait avec Bronson par rapport au cadre. Et lorsque vous commencez à réfléchir de cette façon, vous n’êtes plus très loin d’être capable de composer vos propres plans."
Sur l’atelier de travail au Festival de Sundance : "J’ai été accepté grâce au scénario de Reservoir Dogs, mais j’étais prêt à commencer le tournage avec l’accord de la production. Je me suis finalement dit que c’était une bonne occasion pour expérimenter quelques idées. J’ai essayé les longues prises. Le premier groupe de réalisateurs a détesté, m’expliquant les raisons de leur rejet. Mais j’aimais bien le résultat de cette longue séquence. Puis, un autre groupe de réalisateurs confirmés, dont Terry Gilliam faisait partie, l’ont décrétée excellente. Jamais dans ma vie, je n’avais été confronté à un tel contraste d’opinions. Je me suis dit, en conclusion, que dans une éventuelle carrière, j'allais soit être vraiment apprécié, soit être vraiment détesté."
Sur la scène d’ouverture de Reservoir Dogs : "J’ai toujours aimé les mouvements de caméra circulaires. De Palma les utilisait pour sublimer l’amour… Le temps a passé, et maintenant de nombreux réalisateurs viennent me dire qu’ils ne peuvent plus en jouer sans évoquer Reservoir Dogs. Il n’y a pas beaucoup de plans qui se transforment en fondu au noir pendant 10 secondes, parce qu'on filme juste le dos de ses acteurs… A force de refaire la scène encore et encore, la caméra est parfaitement synchrone avec le dialogue."
Sur les répétitions de Reservoir Dogs : "J’ai obtenu deux semaines de répétitions pour Reservoir Dogs, et ce fut la meilleure chose que je n’ai jamais faite. Le scénario était très écrit, et nous disposions vraiment d’un tout petit budget. Mais cette idée n’était pas partagée par la plupart des producteurs indépendants. Je savais que nous gagnerions du temps ; ce n’était pas leur avis. Ce qui s’est révélé essentiel à l’issue de ces répétitions, c’est que nous sommes devenus les personnages. Pendant toute la période de préproduction, j’avais peur de me faire virer. Après ces répétitions, j’étais persuadé que ça ne pouvait plus être le cas, car les autres acteurs voulaient poursuivre le film. Nous étions les Dogs !
Sur l’écriture de scénarios : "Quand je me suis mis sérieusement à écrire, j’étais encore dans mes cours de comédie. J’avais accès à des scénarios, mais j’ai toujours eu une bonne mémoire pour les dialogues ou les scènes. Je couchais absolument tout sur le papier et, quand j’avais un trou de mémoire, je comblais. Peu à peu, à force de remplir les trous, j’ai commencé à écrire des scènes."
Sur le mélange humour / tension dans Pulp Fiction : "J’aime bien faire rire avec une situation qui n’est pas censée être drôle. L’un de mes gimmicks consiste, dans ces longues séquences plutôt légères, à insérer soudainement une tension dramatique. C’est comme un court-métrage dans le long. Au fur et à mesure que l’on rajoute ces petites tensions, elles finissent par exploser…"
Sur l’adaptation d’un roman pour Jackie Brown : "On trouve rarement des scènes d’exposition dans mes films, mais lorsque vous adaptez un roman, vous devez faire avancer l’intrigue. C’est très difficile de rendre ces scènes naturelles. Elmore Leonard a eu une grande influence sur moi et ma façon d’écrire. Il a instauré un genre d’intrigue à lui tout seul : une histoire de chantage ou de braquage classique dans laquelle il distille son talent, et ça déchire tout !"
Sur la musique dans ses films : "Je n’utilise pas en général de bande originale. Je ne fais pas assez confiance aux compositeurs… La musique est trop importante à mon sens. L’idée de payer un type, de lui montrer le film pour qu’il plaque sa partition dessus… Je ne confierai jamais ce genre de responsabilité à quiconque. Je possède l’une des plus grandes collections de soundtracks… C’est comme ça que j’écris, que je conçois mes scénarios : je me balade dans ma collection, j’écoute des morceaux et je commence à visualiser des séquences. J’élude les compositeurs ! Je travaille avec les meilleurs (Ennio Morricone, Lalo Schifrin, John Berry…) mais je ne négocie pas avec eux."
Sur sa collaboration avec Uma Thurman sur Kill Bill : "Je me suis dis que je devais la créditer au générique, bien qu’elle n’ait rien écrit avec moi. En revanche, on a partagé pendant une année et demi l’évolution du scénario. Je lui ai lu tellement de scènes, que quelque part elle était devenue ma collaboratrice privilégiée. La robe de mariée, le nom de Beatrix... Je laissais des blancs qu’elle remplissait avec pertinence. Kill Bill est le résultat de notre émulation."
*LA SELECTION CAMERA D'OR
Comme chaque année, le Festival de Cannes souhaite distinguer un premier long-métrage par la remise du Prix de la Caméra d’Or. Cette récompense sera décernée le dimanche 25 mai, lors de la Cérémonie de Clôture, par un Jury présidé par le réalisateur français Bruno Dumont et composé du cinéaste Jean-Henri Roger, du directeur de la photographie Willy Kurant, des critiques Isabelle Danel et Jean-Michel Frodon et de Monique Koudrine de la Fédération française des Industries Techniques du Cinéma, au meilleur premier film présenté non seulement parmi la Sélection Officielle – Compétition et Un Certain Regard – mais également parmi les sections parallèles - la Quinzaine des Réalisateurs et la Semaine de la Critique.
Dans la Sélection Officielle, les films en lice pour la Caméra d’Or sont : Synecdoche, New York de Charlie Kaufman (Compétition), Hunger de Steve McQueen (Un Certain Regard), Le Sel de la mer d'Annemarie Jacir (Un Certain Regard), Afterschool d’Antonio Campos (Un Certain Regard), Versailles de Pierre Schoeller (Un Certain Regard), La Fête de la Fille Morte de Matheus Nachtergaele (Un Certain Regard), Tulpan de Sergey Dvortsevoy (Un Certain Regard), Parking de Chung Mong-Hong (Un Certain Regard), The Chaser de Na Hong-Jin (Hors Compétition), C'est dur d'être aimé par des cons de Daniel Leconte (Séance Spéciale) et No Subtitles Necessary : Laszlo & Vilmos de James Chressanthis (Cannes Classics).
Dans la Quinzaine des Réalisateurs, cette récompense est convoitée par : Acne de Federico Veiroj, Salamandra de Pablo Aguerro, Shultes de Bakur Bakuradze, Blind Loves de Juraj Lehotsky et The Pleasure of Being Robbed de Josh Safdie.
Côté Semaine Internationale de la Critique, les œuvres concourant pour la Caméra d’Or sont : Moscow, Belgium de Christophe Van Rompaey, Better Things de Duane Hopkins, Snijeg d’Aida Begic, Les Grandes Personnes d'Anna Novion, Everybody Dies But Me de Valeriya Gai Germanika et Enfants de Don Quichotte (acte 1) de Ronan Denece, Augustin Legrand et Jean-Baptiste Legrand.
*La montée des Marches des participantes aux journées "Parcours de Femmes"
22 comédiennes, réalisatrices et productrices des pays du Sud ont monté les Marches rouges du Palais ce jeudi soir, en clôture des journées "Parcours de Femmes", à l'initiative du Festival de Cannes. Sur le tapis rouge, Thierry Frémaux a accueilli les comédiennes Fatoumata Coulibaly (Mali), Awatif Na'Eem (Irak) et Naky Sy Savané (Côte d'Ivoire), les réalisatrices Angèle Diabang Brener (Sénégal), Mati Diop (Sénégal), Taghreed Elsanhouri (Soudan), Rakhsan Bani Etemad (Iran), Dyana Gaye (Sénégal), Nadine Labaki (Liban), Osvalde Lewat (Cameroun), Angie Mills (Afrique du Sud), Teona S. Mitevska (Macédoine), Tan Chui Mui (Malaisie), Lucia Murat (Brésil), Joséphine Ndagnou (Cameroun), Ingrid Sinclair (Zimbabwe), Rahel Tewelde (Erythrée), Moufida Tlatli (Tunisie) et Ishtar Yasin (Costa Rica). Les productrices Marianne Khoury (Egypte) et Bridget Pickering (Namibie) ont également été invitées à Cannes. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Festival de Cannes 2008 Sam 24 Mai - 13:19 | |
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*ACTEURS PRESENTS A CANNES
Victoria Abril, Agnès B., Saleh Bakri, Guy Bedos, Richard Bennett, Ondasyn Besikbasov, Jean-Marie Bigard, Yavuz Bingol, Rachel Blanchard, Anna Bonaiuto, Dany Boon, Francis Bosco, Patrick Bosso, Nicolas Bro, Barbara Cabrita, Campino, Lorenzo Chammah, Chen Chang, Judith Chemla, Daniel De Oliveira, Benicio Del Toro, Mélanie Doutey, Faye Dunaway, Leif Edlund, Zoé Félix, Stéphane Freiss, Michel Galabru, Louis Garrel, Vahina Giocante, Danny Glover, Martina Gusman, Jung Woo Ha, Beatrice Hall, Suheir Hammad, Dennis Hopper, Gianfelice Imparato, Pell James, Michel Jonasz, Milla Jovovich, Woo Sung Jung, Diane Kruger, Askhat Kuchinchirekov, Jude Law, Samuel Le Bihan, Byung-hun Lee, Chui Wai Leung, Fan Liao, Kad Merad, Samantha Morton, Ornella Mutti, Maria Nazionale, Nick Nolte, Maria Onetto, Julia Ormond, Zineb Oukach, Bard Owe, Clémentine Poidatz, Line Renaud, Robin Renucci, Toni Servillo, Philip Seymour Hoffman, Clément Sibony, Laura Smet, Kang-Ho Song, Ruben Sosa, Zinedine Soualem, Scott Speedman, Gabriella Wright, Samal Yeslyamova, Susannah York et Nina Zavarin.
*PHOTOS DU JOURS
Atom Egoyan et Rachel Blanchard,
Equipe du film, Montée des Marches du film Adoration
Equipe du film, Montée des Marches du film Adoration
Equipe du film, La Frontière de l'aube
Equipe du film, Ting Che
La Leçon de cinéma de Quentin Tarantino
Laura Smet et Clémentine Poidatz, Photocall du film La Frontière de l'aube
Les mannequins Doutzen Kroes et Noemie Lenoir, Montée des Marches du film La Frontière de l'aube
Louis Garrel, Laura Smet et Clémentine Poidatz, Montée des Marches du film La Frontière de l'aube
Quentin Tarantino, photocall avant sa Leçon de cinéma
Quentin Tarantino, photocall avant sa Leçon de cinéma
Victoria Abril, Montée des Marches du film La Frontière de l'aube
*SOURCE: http://www.festival-cannes.fr/fr.html |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Festival de Cannes 2008 Dim 25 Mai - 12:29 | |
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VENDREDI 23 MAI
*FILMS EN COMPETITION
*"Synecdoche, New York"
Pour ses premiers pas en tant que réalisateur, Charlie Kaufman, le scénariste de Dans la peau de John Malkovich, a vu son long-métrage Synecdoche, New York sélectionné en Compétition. Il concourt par la même occasion pour la Caméra d’Or. Charlie Kaufman était déjà venu sur la Croisette lors de la présentation en 2001 de Human Nature, film de Michel Gondry pour lequel il avait écrit le scénario.
Avec Synecdoche, New York, il poursuit son œuvre décalée en mettant systématiquement en abîme la vie de Caden, son personnage principal et alter-ego interprété par Philip Seymour Hoffman. Abandonné par sa femme, ce metteur en scène de théâtre rumine son mal-être et son désespoir. Il entreprend alors un projet artistique gigantesque dans un entrepôt de New York : il imagine une célébration du quotidien où chacun devra construire sa vie artificielle dans un décor imitant la ville de l'extérieur, et qui ne cesse de grandir...
"Je m’intéresse aux rêves, explique Charlie Kaufman, et à la manière dont nous nous racontons des histoires en rêve. Soyons clairs, ce film n’est pas un rêve, mais il a une logique onirique. Dans un rêve, on peut se mettre à voler, et on se dit que c’est normal, on n’a pas du tout la même réaction que celle qu’on aurait à l’état de veille dans le monde normal. Il faut prendre tout ce qui se passe dans ce film comme cela vient. C’est normal que ça ne puisse pas arriver dans la vraie vie : on est dans un film !"
*"Il Divo"
Après Gomorra, Il Divo est le deuxième film italien à entrer dans la course à la Palme d'Or. Réalisé par Paolo Sorrentino, dont c'est la troisième venue au Festival de Cannes après Les Conséquences de l'amour en 2004 et L'Ami de la famille en 2006, ce long-métrage dresse le portrait de Giulio Andreotti, une figure emblématique de la vie politique italienne depuis quatre décennies. Un rôle tenu par Toni Servillo, également présent au générique de Gomorra. Calme, sournois, impénétrable, ce politicien qui, au début des années 90, avance inexorablement vers son septième mandat de Président du Conseil, a pour seule satisfaction la conservation du pouvoir. Un pouvoir qu'il aime, figé et immuable depuis toujours. Insensible aux attentats terroristes et aux accusations infamantes, il reste égal à lui-même... Jusqu'à ce que la Mafia lui déclare la guerre. Les choses pourraient alors changer à moins que ce ne soit qu'une apparence...
"Quand j'ai commencé à me documenter sur Andreotti, parce que j'avais envie de faire un film sur lui depuis toujours, je suis tombé sur une littérature considérable et contradictoire qui m'a littéralement donné le vertige, raconte le cinéaste. Pendant longtemps, j'ai pensé que tout ce "matériel" ne pourrait jamais converger vers une même ligne directrice, comme l'exigent les règles d'un film. En outre, cette image d'Andreotti comme quintessence de l'ambiguïté, c'est ainsi qu'il est perçu par les chercheurs, les journalistes et les citoyens italiens, est aussi une caractéristique avec laquelle il a toujours joué et spéculé. Une dualité constante entre un masque d'homme normal et prévisible et une vie privée faite de mystères et de ténèbres qui fait d'Andreotti une source inépuisable d'anecdotes."
*"My Magic"
Présenté en Compétition, My Magic marque la deuxième venue de Eric Khoo au Festival de Cannes, après Un Immeuble de douze étages sélectionné au Certain Regard en 1997. Ce film parle d’amour, de liens familiaux, de rédemption… et de magie. "C’est certainement mon film le plus personnel, explique le réalisateur singapourien. Je suis père de famille, j’ai quatre garçons, et depuis longtemps je voulais m’intéresser aux rapports père-fils, aux obstacles qui peuvent perturber leur relation, et à la façon dont on peut maintenir ce lien malgré tous les écueils."
Eric Khoo a lu La Route de Cormac McCarthy, qui décrit les tribulations d’un père et de son fils, survivants dans un monde post-apocalyptique. Cela lui inspire le thème du film qu’il écrit en quelques jours. Il imagine le personnage de Francis, un homme au bout du rouleau depuis que sa femme l’a quitté. Son fils de dix ans se débrouille seul, mais reproche à son père de se laisser aller. Par amour pour son enfant, Francis décide de renouer avec son ancien métier : magicien...
Au sujet de sa direction d’acteur, Eric Khoo se souvient : "Je tenais à ce qu’il établissent un rapport entre eux, qu’ils soient à l’aise l’un avec l’autre. Jathis (le fils) est un miracle de naturel. Quant à Bosco (le père), il était mon rocher de Gibraltar. La plupart des scènes de magie, il les a faites lui-même. Il ne voulait absolument pas être doublé. Donc, on a veillé à ne faire qu’une seule prise, pour ne pas prendre le risque qu’il se blesse. D’ailleurs, nous avons tourné le film en neuf jours, grâce à une équipe formidable qui a tenu le rythme. J’ai toujours voulu que ce film soit petit et délicat. Je ne voulait pas d’extravagance, au contraire, je tenais à conserver un ton intimiste et subtil."
*UN CERTAIN REGARD
*"Tulpan"
Présenté dans la sélection Un Certain Regard, Tulpan est le premier film de Sergey Dvortsevoy, qui concourt par la même occasion pour la Caméra d’Or. Pour les besoins de ce long-métrage, le cinéaste a posé sa caméra dans la steppe du Kazakhstan afin de filmer le destin de Asa, jeune marin qui revient de son service militaire. Afin de commencer sa nouvelle vie, il doit se marier avant de devenir berger comme sa sœur et son mari. Son seul espoir sur la steppe désertée est Tulpan, la fille d'une autre famille…
Sergey Dvortsevoy se souvient des conditions de tournage très difficiles : "C’est très compliqué pour une équipe de rester aussi longtemps dans une région reculée. La nature est hostile. Pas seulement à cause du temps, mais de la faune. Il y a toutes sortes d’insectes, de serpents venimeux et d’araignées ; particulièrement en mai parce qu’elles se "réveillent" avec l’arrivée du printemps. Chaque jour, nous en trouvions dans nos chaussures. Mais le plus difficile en fait fut notre parti-pris pour tourner ce film qui exigeait du temps et beaucoup de patience pour les techniciens."
Lors de la présentation de Tulpan Salle Debussy, Sergey Dvortsevoy a déclaré : "Je vous remercie d’être venu. C’est un film très frais, il a été fini il y a trois jours. Nous espérons que vous l’apprécierez et que vous partagerez notre amour pour le Kazakhstan et pour ce que vous verrez à l’écran. Nous dédions ce film à l’un de nos acteurs qui est décédé."
*"Ting Che"
Concourant pour la Caméra d’Or, Ting Che de Chung Mong Hong est le dernier film présenté dans la sélection Un Certain Regard. Ce premier long-métrage du réalisateur taïwanais raconte la nuit riche en événements vécue par Chen Mo, le soir de la fête des mères. Alors que ce dernier doit aller dîner avec sa femme, il retrouve sa voiture bloquée par un autre véhicule garé en double file. Chen Mo passe des heures dans un immeuble pour trouver la personne en tort. Cela l'amènera à faire d'étranges rencontres et à vivre des aventures étonnantes...
"Il y a grossièrement un peu moins de deux millions de véhicules enregistrés à Taipei, explique Chung Mong Hong, mais si on tient compte de la capacité totale de stationnement, il reste quelques 500 000 voitures. Pour la grande majorité, soit ils sont sur la route, soit ils sont garés illégalement. Ce film ne prend pas la peine de discuter de ce problème ou d’essayer d’aider le gouvernement à le résoudre. Il évoque juste les situations difficiles qu'il engendre dans un environnement urbain moderne, en employant l’espace de parking comme une métaphore." |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Festival de Cannes 2008 Dim 25 Mai - 12:32 | |
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*CANNES CLASSICS
*"24 heures de la vie d'une femme"
La programmation Cannes Classics se clôt ce soir à 20h00 avec la projection en copie restaurée de 24 heures de la vie d'une femme de Dominique Delouche, dernier film de cette section à célébrer les 40 ans de Mai 68. Censée être présentée en Compétition cette année-là, cette adaptation du roman homonyme de Stefan Zweig nous raconte la "brève rencontre" d'une jeune femme bourgeoise avec un jeune déserteur allemand qui la fascine pendant la guerre de 1914-1918.
S'adressant au public lors de la présentation de son film, Dominique Delouche a déclaré : "Quarante ans ont passé et je dirai que c’est une chose que j’ai oubliée, je n’ai pas du tout ressenti une amertume ou un regret dévorant ; j’ai fait d'autres choses depuis. J’ai fait deux autres films de fiction et après je me suis spécialisé dans le documentaire sur la musique et la danse. Et je me trouve bien là. C’est peut-être pas mal que le film n’ait pas été présenté, parce qu'il était complètement à contre-courant. C’est un film intimiste. J’aurais peut-être été sifflé pour manque de conscience politique."
*SEANCE SPECIALE
*"Chelsea On The Rocks"
Abel Ferrara effectue son retour au Festival de Cannes avec Chelsea On The Rocks, un documentaire projeté en Séance Spéciale. Le réalisateur américain est venu à plusieurs reprises sur la Croisette présenter ses films : Bad Lieutenant (1992) et R Xmas (2001) au Certain Regard, The Blackout (1997) et Go Go Tales (2007) en Hors Compétition, et Body Snatchers (1993) en Compétition.
Chelsea On The Rocks puise son énergie dans les individualités hors du commun qui ont habité ce bâtiment légendaire situé au cœur de New York. Edifié en 1883, ce vaste immeuble est le premier ensemble de logements coopératifs construit à Manhattan. Avec ses douze étages, il restera l’immeuble le plus haut de la ville jusqu’en 1902. C’est en 1905 qu’il est reconverti en hôtel comptant 250 chambres. Depuis lors, il était considéré comme un sanctuaire inviolable réservé aux écrivains, aux artistes, aux musiciens et à tous les esprits libres. Mais sa gestion a récemment été confiée à une société spécialisée dans les hôtels de luxe qui n’affiche que mépris pour son passé mythique.
Abel Ferrara raconte la genèse de son film : "J’ai dormi dans les meilleurs hôtels du monde, mais tous semblent quelconques à côté du Chelsea Hotel. Lorsque j’ai appris que mon amie Jen Gatien, la fille de l’imprésario new-yorkais de terrible réputation, voulait produire un documentaire sur l’hôtel, j’ai sauté sur l’occasion.
Jen logeait au Chelsea, au 7ème étage. Un beau jour, elle a appris que Stanley Bard, le gérant qui depuis 1946 avait fait la grandeur de Chelsea, allait être renvoyé et qu’on interdisait à son fils de reprendre le flambeau. Les rumeurs (qui balayaient les couloirs de Chelsea comme de véritables tornades) se multipliaient et on commençait à entendre dire que le Chelsea allait subir le triste destin de l’hôtel Château Marmont, à Hollywood, racheté en 1990 et reconverti en hôtel de luxe. Ces rumeurs étaient aussi extravagantes que tout ce qui était jamais sorti du Chelsea et certaines prédisaient que l’hôtel allait se transformer en centre commercial avec un Starbucks à la place du hall d’entrée. Nous nous sommes rapprochés du style de Michael Moore, tout en essayant de sortir des frontières du film documentaire en ajoutant des séquences fictionnelles inspirées par nos recherches. Le Chelsea est un haut lieu sulfureux de la littérature, Vladimir Nabokov, Tennessee Williams et Arthur Miller sont passés par là. Je me devais d’être à la hauteur et qui d’autre qu’un psychiatre/scénariste pouvait m’aider ? J’ai donc fait appel à Christ Zois. Vivant moi aussi dans ces murs ou plutôt, comme le dit un des locataires, dans ce maelstrom, je me suis inspiré de l’immense variété esthétique qui forme l’âme du Chelsea. J’ai fait appel aux acteurs que je connais bien, mais aussi à d’autres, dont la vie est inextricablement liée à celle de l’hôtel, comme Ethan Hawke, Adam Goldberg et Dennis Hopper. Images d’archives, entretiens, fiction, locataires, acteurs, tout se mélange et s’entremêle. Partir de la fiction pour arriver à la vérité."
*CONFERENCES DE PRESSE
*"Synecdoche, New York"
Toute l'équipe de Synecdoche, New York s'est retrouvée en conférence pour répondre aux questions de la presse internationale. Etaient présents le réalisateur et scénariste Charlie Kaufman, les acteurs Catherine Keener, Samantha Morton, Michelle Williams, Tom Noonan, Philip Seymour Hoffman et les producteurs Anthony Bregman and Spike Jonze. Morceaux choisis.
Charlie Kaufman sur le choix du titre : "J’aime bien les titres un peu compliqués qui n’en disent pas trop. Le dernier film sur lequel j’ai travaillé, je l’avais intitulé Eternal Sunshine of a Spotless Mind, et parce qu’il est un peu dur à mémoriser, je ne pouvais plus m’en rappeler pendant pas mal de temps. C’est venu finalement avec le temps et je me suis rendu compte que pour les spectateurs aussi. Donc, je me dis que pour celui-ci, ils apprendront à prononcer un nouveau mot. C’est toujours une bonne chose, non ?"
Sur le fait d’être dirigé par un débutant : Philip Seymour Hoffman : "Charlie a été incroyable. Dès le premier jour de tournage, il avait les bons réflexes et les bons instincts. Il était à la fois sérieux et léger. Je me suis fait violence pour saisir mon personnage et il m’a aidé dans cette entreprise. Charlie est un ami et les amis vous aident à passer les épreuves. Dans ce cas précis, il s'agissait de donner vie à Caden. Je pense qu’il a perçu toutes les facettes de ma personnalité durant ce tournage, ce qui n’est pas toujours plaisant."
Samantha Morton: "J’ai collaboré avec des réalisateurs confirmés qui n’avaient pas la moindre idée sur la manière de communiquer avec un acteur. Pourtant c’est primordial de parler surtout quand on travaille avec des gens intelligents – je dis ça en opposition à ceux qui veulent juste accaparer la caméra pour flatter leur ego. Dès mon arrivée à New York, il m’a insufflé une confiance inimaginable pour trouver l’essence de mon personnage. C’est très rare aujourd’hui, car certains réalisateurs redoutent de laisser trop de liberté aux acteurs… C’est leur film, leur scénario, ils ont peur d'en perdre le contrôle. Je me suis sentie tellement vivante sur ce tournage. Merci Charlie pour ça !"
Michelle Williams : "C’est assez spécial pour moi d’avoir deux films en Compétition en même temps à Cannes (Wendy et Lucy est sélectionné au Certain Regard). Et la production de Shutter Island, réalisé par Martin Scorsese, a été sympa de me laisser venir ici… La manière de travailler sur ce film n’appartient qu’à Charlie mais lorsque vous collaborez avec des gens très talentueux, il y a comme une émulation entre toutes les façons de faire de chacun."
Charlie Kaufmann sur le fait de réaliser son premier film : "Je n’étais pas spécialement inquiet. Certes, il s’agit d’un projet monumental... avec des centaines d’acteurs et de décors, mais nous avons fait en sorte de surmonter les obstacles pas à pas. Nous avons connu bien évidemment des situations stressantes, mais j’adore réellement travailler avec les comédiens. J’adore parler de ces petits détails nécessaires à la création d’un personnage… J’écris sans but précis. J’ai une idée, je m’y intéresse, puis enfin, je décide que je vais l’explorer de manière plus approfondie. La différence entre écrire et réaliser est que vous avez plein de gens qui veulent s’investir dans votre projet ; ne pas en tirer profit est idiot et inintéressant. Jamais je ne dirigerai quelqu’un pour qu’il agisse comme moi. C’est pourquoi l’interaction que j’ai eue avec les acteurs, tout spécialement avec Phil, est plus une collaboration. Le rôle a été créé ainsi. Il existe un scénario et les discussions avec les acteurs donnent vie aux personnages."
Spike Jonze sur Charlie Kaufman en tant que scénariste : "Son écriture est tellement précise. Sur Dans La Peau de John Malkovich, il y n’avait pas pour obligation d’amener chaque jour de nouvelles idées, mais pendant le tournage, on essayait des choses. Nous étions toujours respectueux du texte, tout en étant libre d’improviser quand on le sentait. Parfois, il demandait ce qui était arrivé à un dialogue… Mais il sait s’adapter, parce qu’il a conscience que certains jours, vous ne pouvez pas tourner à cause d’un problème technique…"
Spike Jonze sur Charlie Kaufman en tant que réalisateur : "Synedoche, New York est vraiment brillant. Charlie n’hésite pas à supprimer des idées pour résoudre des problèmes de récit, tout en préservant son intégrité artistique et ses intentions. La scène du prêtre en est la parfaite illustration. C’est l’une de mes préférées." |
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| Sujet: Re: Festival de Cannes 2008 Dim 25 Mai - 12:38 | |
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*"Il Divo"
A l’occasion de la présentation en Compétition de Il Divo, le réalisateur italien Paolo Sorrentino, les acteurs Anna Bonaiuto, Piera Degli Esposti et Toni Servillo ainsi que les producteurs Fabio Conversi, Nicola Giuliano et Andrea Occhipinti ont répondu aux questions des journalistes. Extraits choisis.
Paolo Sorrentino sur le montage financier du film : "Ce n’est pas facile en Italie de réaliser un tel film à cause de son sujet. Il me paraît impératif de remercier tous ceux qui ont participé de façon fondamentale et décisive au montage financier de ce film. Il s’agit du Ministère des biens culturels, de Sky qui est également intervenu, de la Film Commission du Piémont et de la Campanie et du producteur Fabio Conversi grâce auquel on a obtenu le soutien de Eurimages."
Paolo Sorrentino sur la genèse du projet : "C’est un projet que je voulais faire depuis toujours. Et je me suis censuré parfois, parce que je pensais qu’il n’était pas possible de le réaliser. La difficulté du film, ça a été de choisir des étapes de la biographie d’Andreotti, car celle-ci est très vaste et est connectée à l’histoire de l’Italie et à la biographie d’autres personnages aussi importants. Et puis il fallait aussi les transposer dans un contexte dramaturgique. A un moment, j’ai même pensé abandonner, car j’étais vraiment débordé par les documents à gérer. Mais j’ai réussi à le faire."
Paolo Sorrentino sur la réaction d’Andreotti : "Andreotti a vu le film et a réagi de façon assez énervée. D’ordinaire, on est habitué à ne voir aucune réaction de sa part lorsqu’il reçoit des critiques ou des accusations. Il est important d’avoir observé une réaction de sa part, même si elle a été négative. Car ceci confirme la force émotionnelle du film."
Paolo Sorrentino sur la particularité italienne : "L’Italie a une caractéristique qui la distingue des autres pays du fait de la nature occulte du pouvoir. Il y a un degré de transparence et de limpidité du pouvoir qui est bien inférieur à celui qui s’exerce dans d’autres pays. C’est vraiment une particularité italienne qui n’est pas vraiment encourageante et qui n’est pas très agréable à vivre."
Paolo Sorrentino sur ses sources d’inspiration : "Il vaut mieux regarder de loin ceux qui ont du talent et regarder de plus près ceux qui n’en ont pas. J’ai voulu revoir les films de Petri, parce que c’est quelqu’un que j’aime beaucoup et parce que c’est une personne qui sait faire à la fois des films engagés et les faire avec un langage différent, un langage moderne. Je pense que ce sont les deux éléments pour faire un bon film. Et puis dans la même mouvance, il y a aussi Rosi."
Toni Servillo sur le personnage d’Andreotti : "Pour un comédien, il est très difficile d’interpréter un personnage réel et qui plus est vivant. Ceci dit, il y a eu dans l’histoire du cinéma italien des comédiens extraordinaires qui se sont justement confrontés à cette difficulté. J’ai pensé qu’il était préférable de se débarrasser de toute volonté de se mettre dans la peau du personnage, de s’identifier à lui. Quand on m’a proposé ce rôle, en voyant la grande différence physique qu’il y avait entre nous deux, j’ai été un peu perplexe. Et puis en même temps, ce qui me plaisait dans le scénario, c’est que le véritable interprète du film, ce sont les années qui y sont racontées et dont Andreotti est le symbole. Et cela m’a encouragé à ne pas travailler comme on travaille dans les séries télé. On a fait trois, quatre séances de maquillage quelques mois avant de commencer le tournage. Un maquillage qui nous a convaincus qu’on pouvait maintenir une espèce de distance entre le masque du personnage et le visage de l’acteur qui se trouve derrière le personnage, et cette réflexion m’a amené à travailler avec une espèce d’éloignement qui fait qu’une fois le tournage terminé, je pouvais me débarrasser très vite du rôle."
*"Chelsea On The Rocks"
Lors de la conférence de presse du film Chelsea On The Rocks, le réalisateur Abel Ferrara, accompagné des acteurs Dennis Hopper, Jamie Burke et Shanyn Leigh, et des producteurs Jen Gatien et Christ Zois, a répondu aux questions des journalistes. Morceaux choisis.
Dennis Hopper sur son expérience au Chelsea Hotel : "Je me suis rendu pour la première fois à New York quand j’avais 18 ou 19 ans. Je travaillais pour la Warner à l’époque. Je suis descendu au Chelsea Hotel pour y vivre plusieurs mois. Je m’y sentais en sécurité, il y avait des gens comme Bob Dylan, c’était une époque absolument formidable pour moi. Je créais beaucoup, on vivait tous de manière un peu marginale, on tentait des choses... Certains sont tombés, d’autres ont réussi à se frayer un chemin vers le succès. C’était une époque très intéressante."
Jen Gatien sur l’urgence de ce documentaire : "La nouvelle direction de l’hôtel s’est installée avec son manager. Stanley Bard a géré l’hôtel de la façon que vous connaissez. Il avait des partenaires financiers qui étaient jusqu'alors restés à l’écart. Ils ont subitement décidé de prendre les choses en main. Le quartier était difficile il y a 15 ans. Puis grâce à l’arrivée de galeries d’art, de boutiques, grâce au développement de Manhattan, le quartier s’est métamorphosé. Stanley a complètement perdu le contrôle. Aujourd'hui, une société de management a commencé à expulser un grand nombre de locataires, comme moi par exemple."
Abel Ferrara sur le style adopté pour ce film : "Vous essayez de trouver la beauté dans votre vie, de donner un sens à votre existence. En tant que réalisateur, je pense que c’est votre but de rechercher ce qu’il y a d’ultime dans votre vie, de rechercher la beauté dans les ténèbres. En utilisant la forme du documentaire, on a constamment essayé de disséquer la structure du film afin de ne pas rester coincé dans un style strictement narratif de 90 minutes."
Christ Zois sur les intentions d’Abel Ferrara : "Quand on a discuté du projet avec Abel, il nous a dit qu’il ne chercherait pas à faire quelque chose de romantique. Il voulait se pencher sur la vie des gens qui luttent avec héroïsme contre ce système, et pas seulement des personnes connues mais aussi des anonymes. De ce point de vue, il s’est intéressé à tous les recoins sombres de la vie humaine."
*LE PALAMARES DE LA CINEFONDATION
Gilles Jacob et Pierre Viot créaient en 1998 la Cinéfondation pour aller à la découverte de la nouvelle génération de cinéastes. Une sélection officielle de films d’écoles est ainsi présentée pendant le Festival. Cette année 17 films en provenance d’Asie, d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud ont été choisis parmi les 1200 présentés.
Le Jury présidé par Hou Hsiao Hsien et composé d’Olivier Assayas, Susanne Bier, Marina Hands et Laurence Kardish a primé les films suivants :
1er prix HIMNON (Hymne) réalisé par Elad Keidan The Sam Spiegel Film and TV School, Israël
2ème prix: FORBACH réalisé par Claire Burger La fémis, France
3ème prix ex-aequo: STOP réalisé par Park Jae-ok The Korean Academy of Film Arts, Corée du Sud
KESTOMERKITSIJÄT (Signalisation des routes) réalisé par Juho Kuosmanen University of Art and Design Helsinki, Finlande
"Je trouve que le Festival de Cannes est un bon test pour se faire des relations et nous y avons survécu", a déclaré Elad Kiedan, le lauréat du 1er Prix, faisant ainsi référence à sa compagne Gila lors de ses remerciements au Festival, à son équipe et aux personnes représentant la Sam Spiegel Film and TV School. "Ce film est mon hommage à Jacques Tati, a-t-il poursuivi. Je remercie aussi le cinéma français. Je veux dédier cette récompense à un ami de longue date, qui s'est occupé du son dans le film et qui est décédé en décembre dernier d'un cancer."
Avant la remise des prix, la réalisatrice danoise Susanne Bier, membre du Jury, a tenu à féliciter tous ces jeunes cinéastes. "Le Jury a pris grand plaisir à découvrir chacun de vos univers personnels, a-t-elle dit. S'il vous plaît, continuez dans cette voie ; c'est si intéressant et si passionnant, chacun de vos films a des qualités exceptionnelles. Alors félicitations à tous, y compris à ceux qui ne se verront pas récompensés." |
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| Sujet: Re: Festival de Cannes 2008 Dim 25 Mai - 12:45 | |
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*ACTEURS PRESENTS A CANNES
Edouard Baer, Saleh Bakri, Emmanuelle Béart, Guy Bedos, Richard Bennett, Ondasyn Besikbasov, Jean-Marie Bigard, Yavuz Bingol, Rachel Blanchard, Anna Bonaiuto, Sandrine Bonnaire, Francis Bosco, Nicolas Bro, Barbara Cabrita, Campino, Stefano Cassetti, Chen Chang, Daniel De Oliveira, Mélanie Doutey, Faye Dunaway, Leif Edlund, Brigitte Fossey, Louis Garrel, Vahina Giocante, Danny Glover, Stéphane Guillon, Martina Gusman, Jung Woo Ha, Suheir Hammad, Dennis Hopper, Gianfelice Imparato, Michel Jonasz, Milla Jovovich, Woo Sung Jung, Tonya Kinzinger, Askhat Kuchinchirekov, Jude Law, Samuel Le Bihan, Byung-hun Lee, Chui Wai Leung, Fan Liao, Carl Lumbly, Anouck Margueritte, Giovanna Mezzogiorno, Samantha Morton, Ornella Mutti, Maria Nazionale, Maria Onetto, Julia Ormond, Zineb Oukach, Clémentine Poidatz, Robin Renucci, Toni Servillo, Philip Seymour Hoffman, Clément Sibony, Laura Smet, Kang-Ho Song, Ruben Sosa, Scott Speedman, Samal Yeslyamova, Susannah York, Nina Zavarin, Catherine Keener, Michelle Williams, Tom Noonan, Piera Degli Esposti, Shanyn Leigh et Jamie Burke.
*PHOTOS DU JOUR
Abel Ferrara, Photocall du film Chelsea On the Rocks
Daniel Erdelyi, Marie Benito, Runar Runarsson, Julius Avery, Mélanie Laurent, Marian Crisan, Sam Taylor-Wood et Anthony Lucas, Photocall des courts métrages en compétition
Denis Hopper, Photocall du film Chelsea On the Rocks
Equipe du film, Photocall du film Chelsea On the Rocks
Equipe du film, Photocall du film Synecdoche, New York
Equipe du film, Photocall of the film Il Divo
Eric Khoo, Jathisweran, Francis Bosco et son fils. Montée des Marches
Jury de la Cinéfondation et courts métrages
Paolo Sorrentino, Photocall du film Il Divo
Samantha Morton, Michelle Williams, Philipp Seymour Hoffman et Catherine Kenner, Photocall du film Synecdoche, New York
Toni Servillo, Photocall du film Il Divo
*SOURCE: http://www.festival-cannes.fr/fr.html |
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| Sujet: Re: Festival de Cannes 2008 Dim 25 Mai - 12:54 | |
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SAMEDI 24 MAI
*FILMS EN COMPETITION
*"Entre les murs"
Avec Entre les murs, troisième film français à entrer en Compétition pour la Palme d’Or, Laurent Cantet effectue cette année son baptême cannois. Le réalisateur à qui l’on doit Ressources Humaines et L’Emploi du Temps persévère dans la veine sociale en adaptant le roman de François Bégaudeau, un jeune professeur de français dans un collège difficile. Dans sa volonté d'instruire sans pour autant domestiquer, celui-ci n'hésite pas à aller chercher les adolescents là où ça fait mal, les mettant souvent face à leurs limites afin de les motiver. Quitte à prendre parfois le risque du dérapage…
Laurent Cantet revient sur la genèse du projet : "Avant le tournage de Vers le Sud, j’avais eu l’idée d’un film sur la vie d’un collège. Très vite, le projet s’était imposé de ne jamais sortir de l’enceinte de l’établissement. De plus en plus de gens parlent de "sanctuariser" l’école. Je voulais au contraire la montrer comme une caisse de résonance, un lieu traversé par les turbulences du monde, un microcosme où se jouent très concrètement les questions d’égalité ou d’inégalité des chances, de travail et de pouvoir, d’intégration culturelle et sociale, d’exclusion. J’avais notamment développé une scène de conseil de discipline, que je voyais comme une sorte de "boîte noire" du collège. A la sortie de Vers le Sud, j’ai rencontré François qui présentait au même moment son nouveau livre, "Entre les murs". Son discours était un contre-feu aux réquisitoires sur l’école d’aujourd’hui : pour une fois, un prof n’écrivait pas pour régler ses comptes avec des adolescents présentés comme des sauvages ou des abrutis. J’ai lu le livre, et j’ai eu immédiatement le sentiment qu’il apportait deux choses à mon projet initial : d’abord, une matière, une sorte d’assise documentaire qui me manquait, et que je m’apprêtais à constituer en allant moi-même passer du temps dans un collège ; et surtout, le personnage de François, son rapport très frontal avec les élèves. Il a ainsi condensé et incarné les différentes facettes de profs que j’avais d’abord imaginés."
*"Rendez-vous à Palerme"
Wim Wenders poursuit son histoire d’amour avec le Festival de Cannes en présentant aujourd’hui, en Compétition, Rendez-vous à Palerme. Par le passé, le réalisateur allemand a reçu la Palme d’Or avec Paris, Texas en 1984, le Prix de la Mise en Scène pour Les Ailes du Désir en 1987 et le Grand Prix du Jury pour Si Loin, Si Proche ! en 1993. Il fut également Président du Jury de la Caméra d’Or en 2003 et Président du Jury de la Sélection Officielle en 1989.
"Le cinéma est d’abord et avant tout censé raconter des histoires, explique-t-il. Certes. Mais une fois ces contraintes posées, toutes sortes de sujets peuvent être abordées. Le seul problème, c’est que la plupart des scénaristes sont "égocentrés" et ont tendance à écarter les sujets qui ne les concernent pas directement. Il faut en raconter beaucoup en l’espace d’un film pour satisfaire la construction dramatique et nourrir l’intrigue. Mais le cinéma peut aller bien plus loin que raconter une histoire ! Aujourd’hui pourtant, les films usent et abusent de recettes toutes faites et, du coup, cela devient de plus en plus difficile de tenter de nouvelles expériences. J’en ai eu assez de l’absence de risque ! Je voulais faire un film rock’n roll et plein d’audace, tenter une aventure sans recette toute faite et sans avoir peur de délivrer un message, sans arrière-pensée et sans stratégie. Encore ? et oui, encore. J’ai toujours beaucoup mieux réussi à dépeindre une atmosphère, ou à évoquer un climat particulier, à dévoiler des secrets, lorsque j’ai eu l’occasion de travailler sans scénario totalement finalisé. C’est comme ça que j’ai tourné Alice dans les Villes, Au Fil du Temps, L’Etat des Choses ou Lisbon Story. Même pour Les Ailes du Désir, je n’ai disposé d’un scénario abouti qu’à la fin du dernier jour de tournage. J’ai démarré Paris, Texas avec la moitié d’un scénario… C’est ce que je voulais réitérer avec Rendez-vous à Palerme : je voulais explorer l’univers d’un personnage et son histoire, sans la connaître entièrement par avance. Je voulais raconter une histoire sans savoir comment elle se terminerait, et je voulais connaître mon sujet sans avoir à le rattacher à une histoire de départ."
Photographe de renommée mondiale, Finn (Campino) mène une vie trépidante que beaucoup lui envient. Mais quand sa "routine" se dérègle soudainement, Finn décide de tout abandonner. Son périple le mène de Düsseldorf à Palerme : c'est là qu'il croise la route d'un mystérieux tueur (Dennis Hopper) qui ne le lâche plus d'une semelle. Or, au même moment, une nouvelle vie s'offre à Finn. Il rencontre bientôt une jeune femme (Giovanna Mezzogiorno) dont il tombe amoureux...
*HORS COMPETITION
*"Le Bon, La Brute, Le Cinglé"
Présenté Hors Compétition, Le Bon, La Brute, Le Cinglé marque la deuxième venue du réalisateur coréen Kim Jee-woon au Festival de Cannes. Ce dernier avait été invité en 2005 pour montrer, toujours Hors Compétition, le film noir A Bittersweet Life. Avec ce nouveau long-métrage, il change radicalement de genre cinématographique et investit la Mandchourie des années 30.
"Ce sont toujours des moments de cinéma qui me donnent l’idée du film que je veux réaliser, raconte-t-il. Dans les westerns, c’est le vent du nord qui souffle dans le désert, l’homme au fusil qui marche seul, la détonation soudaine d’une arme… Ces clichés récurrents me séduisent à chaque fois. Après A Bittersweet Life, j’ai voyagé et découvert les étendues et le ciel infini de la Mandchourie. Lors de l’occupation japonaise dans les années trente, la Mandchourie était sûrement un espace à exploiter, pour ceux qui n’avaient d’autre choix que de quitter leur pays d’origine."
Comme son titre l’indique, l’intrigue s’articule autour de trois personnes : Le Cinglé qui vole une carte au trésor à un haut dignitaire japonais ; La Brute, tueur à gages réputé, qui est payé pour la récupérer ; et Le Bon, qui veut en retrouver le détenteur pour empocher la prime. Un seul parviendra à ses fins, s'il réussit à anéantir l'armée japonaise, les voyous chinois, les gangsters coréens... et ses deux adversaires.
Pour Kim Jee-woon, "ce film raconte l’histoire de trois hommes qui portent dans leur cœur leur pays natal, mais dont l’instinct les pousse jusqu’au bout du désert. Je ne veux pas que mes héros soient catalogués comme Le Bon, La Brute et Le Cinglé, car les personnages changent au gré des situations. Tous peuvent être tour à tour bons, brutes ou cinglés. La Mandchourie de cette époque, terrain de rivalité des grandes puissances, était composée de diverses cultures qui cohabitaient tant bien que mal dans ce chaos. La loi du plus fort y régnait. Dans cet environnement hostile, je me suis amusé à casser les codes du western. Je souhaite maintenant partager le plaisir de voir les courses-poursuites entre ces trois hommes qui courent après leur rêve."
*LE PALMARES "UN CERTAIN REGARD"
Tulpan du cinéaste kazakh Sergey Dvortsevoy a remporté, au cours de la soirée de Clôture de cette Sélection officielle, le Prix Un Certain Regard GAN Fondation décerné par un Jury présidé par le réalisateur Fatih Akin et composé de José Maria Prado, directeur de la Filmoteca española, ainsi que des journalistes Anupama Chopra, Catherine Mtsitouridze et Yasser Moheb.
Quatre autres prix ont été décernés par le Jury d'Un Certain Regard : le Prix du Jury est allé à Kiyoshi Kurosawa pour Tokyo Sonata, le Prix coup de coeur du jury à l'Allemand Andreas Dresen pour Wolke 9, le Prix de l’Espoir à Jean-Stéphane Sauvaire pour Johnny Mad Dog, tandis que James Toback a remporté le Prix "K.O du Certain Regard" pour Tyson. Ces deux derniers prix, inédits, ont été créés par le Jury "en témoignage de son enthousiasme" pour la "qualité et la richesse de la sélection", a expliqué Fatih Akin.
*PREMIERES REMISES DE PRIX
En marge du Palmarès officiel, d’autres prix viennent récompenser les films présentés durant ce Festival. En voici la liste :
- A la Quinzaine des Réalisateurs, Eldorado de Bouli Lanners a reçu le Prix "Label Europa Cinémas", attribué au meilleur film européen de la Quinzaine, et le Prix "Regards Jeunes", remis à un premier ou à un deuxième long-métrage. Les Bureaux de Dieu de Claire Simon a quant à lui reçu le prix SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques), qui couronne un long-métrage francophone de la Quinzaine. Et Blind Loves de Juraj Lehotsky a remporté le prix de la CICAE (Art et Essai), remis par un jury international constitué de programmateurs de cinémas indépendants. Enfin, le prix du court-métrage "Un regard neuf" est allé à Muro du Brésilien Tiao.
- Le Grand Prix de la Semaine internationale de la Critique, décerné par la presse et dont la vocation est de faire éclore de nouveaux territoires avec des premiers ou deuxièmes films, a été remis à Snijeg, premier film de la Bosniaque Aida Begic. Autre prix décerné, celui de la SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques), remis à Moscow Belgium de Christophe Van Rompaey. Le Grand Prix Canal + du meilleur court-métrage est pour sa part allé à Next Floor de Denis Villeneuve.
- Le Prix France-Culture 2008, qui récompense chaque année un cinéaste pour son oeuvre ou la force de son engagement, a été décerné à l’actrice-réalisatrice Sandrine Bonnaire. Celle-ci a été élue par un jury présidé cette année par la comédienne Ariane Ascaride et composé notamment de Gilles Jacob, Président du Festival de Cannes, Laure Adler et Frédéric Mitterrand. Ariane Ascaride a souligné que Sandrine Bonnaire "a marqué de son empreinte indélébile le cinéma français" et a exprimé son "respect total pour l'actrice, la réalisatrice et la femme". "Tout le monde rêve d'être ta soeur", a ajouté Ariane Ascaride lors d'une réception dans un palace cannois en présence de Jean-Paul Cluzel, Président de Radio France. En 2006, Sandrine Bonnaire avait réalisé Elle s'appelle Sabine, documentaire intime et engagé sur l'autisme dont souffre sa soeur. Présenté l'année suivante à la Quinzaine des Réalisateurs, section parallèle du Festival, le film avait décroché le Prix FIPRESCI de la Critique internationale.
- Le Prix du Jury Oecuménique a été attribué à Adoration d’Atom Egoyan, présenté en Compétition. Composé de six personnes (journalistes, prêtres, théologiens, chercheurs...), membres des églises chrétiennes et issus de cultures et de pays différents, le Jury Oecuménique, créé en 1974, veut distinguer des oeuvres "aux qualités humaines qui touchent à la dimension spirituelle de l'existence".
- Le 27ème Prix de la Jeunesse a été décerné à Tulpan du réalisateur kazakh Sergey Dvortsevoy, présenté dans la sélection Un Certain Regard. Créé en 1982 par le Ministère français de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, le Prix de la Jeunesse est attribué à des cinéastes émergents par un jury de jeunes dont la vocation est "de porter un regard neuf sur le cinéma et d'aller à la découverte d'auteurs et d'oeuvres encore inconnus". Par ailleurs, le même jury a décerné deux Prix Regards Jeunes à Eldorado de Bouli Lanners (Belgique/France), présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, et à Ils mourront tous sauf moi de Valeria Gaï Guermanika (Russie), présenté à la Semaine Internationale de la Critique.
- Le jury FIPRESCI (Fédération Internationale de la Presse Cinématographique) a décerné le Prix de la Critique Internationale à Delta du Hongrois Kornél Mundruczó, présenté en Compétition. A également été distingué, dans la sélection Un Certain Regard, Hunger de Steve McQueen. Enfin, dans les sélections parallèles de la Semaine internationale de la Critique et de la Quinzaine des Réalisateurs, la FIPRESCI a décerné son prix à Eldorado de Bouli Lanners. |
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| Sujet: Re: Festival de Cannes 2008 Dim 25 Mai - 12:57 | |
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*CONFERENCES DE PRESSE
*"Entre les murs"
Pour la traditionnelle conférence de presse, Laurent Cantet, réalisateur de Entre les murs, présenté ce samedi en Compétition, était entouré du romancier, scénariste et acteur François Bégaudeau, des productrices Caroline Benjo et Carole Scotta, du scénariste Robin Campillo ainsi que des acteurs Frédéric Faujas, Anne Langlois et Jean-Michel Simonet.
Laurent Cantet sur son souhait d’adapter le roman de François Bégaudeau : "J’avais le sentiment que l’école était un des endroits où se fabrique la société. Je m’apprêtais à faire un travail de souris, qui allait se planquer dans un collège. Or, le livre de François apportait déjà cette matière-là. Dans mon projet initial, j’avais le même postulat de départ que François : l’envie de rester "entre les murs", en pensant que ce petit monde serait une caisse de résonance à tout ce qui se passe hors les murs. Le profil du prof représenté dans le livre synthétisait plusieurs personnages que j’avais envie de mettre en scène. François m’a rapidement paru le mieux placé pour interpréter ce professeur."
Laurent Cantet sur le travail de préparation : "On a travaillé longtemps. Pendant toute l’année scolaire qui a précédé le tournage, on a animé un atelier dans le collège Françoise Dolto à Paris. Y venaient tous les élèves volontaires, de 13 à 16 ans. Pendant 3 heures par semaine, tout le monde s’est amusé à improviser sur des situations que je leur proposais, souvent en configuration de classe. Ca nous a permis d’apprendre à nous connaître, et aussi de faire un casting - pas au sens traditionnel. C’est un travail qui s’est fait à très long terme. Jusqu’au dernier moment, je ne savais pas qui tiendrait les rôles principaux."
Laurent Cantet sur la méthode de tournage : "Le matin, quand on commençait la scène, François savait où il devait aller. Quelques acteurs de la scène savaient qu’ils devaient dire à un certain moment telle phrase qui me servirait de charnière dans l’avancée de l’histoire. Et puis François lançait le cours, comme s’il avait été vraiment en cours. On avait trois caméras qui captaient tout ce qui se passait. Il m’arrivait d’intervenir en demandant à un acteur de reprendre la scène, mais en y intégrant de nouvelles indications."
François Bégaudeau sur la liberté lors du tournage : "Le dispositif facilite une certaine aisance : on faisait des prises assez longues, on avait le droit de se tromper, on avait une marge d’approximation sur la langue. Je savais quelle idée je devais développer, mais je ne connaissais pas la formulation, on n’était pas à la virgule près."
Robin Campillo sur la place de François Bégaudeau : "La classe est un petit théâtre très particulier. François, c’est un délégué de la mise en scène, un peu comme un professeur est un délégué de la société dans la salle de classe. C’est lui qui organise la parole, c’est lui qui dirige. C’est pour ça qu’il paraissait évident que François interprète son propre rôle. C’est lui qui organise la fiction de l’intérieur de la scène. C’est ce qui rend ce dispositif un peu inédit."
François Bégaudeau sur la notion de jeu : "Tous les matins, un prof se met en position "prof". Il y a quelque chose de très théâtral. On filme donc des gens, dont le réel consiste à jouer – élèves compris. C’est pourquoi ils sont si bons à l’écran : ils passent leur temps à jouer entre eux, et à jouer "à l’élève", certains aux "mauvais élèves", d’autres aux "bons élèves". C’est pourquoi le tournage a été si facile, si fluide : le jeu continuait."
*"Rendez-vous à Palerme"
Le réalisateur Wim Wenders, accompagné de ses acteurs Dennis Hopper, Giovanna Mezzogiorno et Campino ainsi que du producteur Gian Piero Ringel, a répondu aux questions de la presse internationale au sujet de son film Rendez-vous à Palerme. Morceaux choisis.
Wim Wenders sur la dédicace dans son film : "Si vous faites un film sur un photographe, il n’existe qu’une seule référence et c’est Blow Up. Si vous faites un film où la Mort apparaît en tant que personne, il n’existe aussi qu’une référence et c’est Ingmar Bergman. J’étais en train d’écrire une histoire sur un photographe qui rencontre la Mort dans une toute petite ville italienne du nom de Gangi. Un matin, j’ouvre le journal qui m’apprend que Bergman est décédé. Et d’une étrange manière, on en parle beaucoup dans le café ; cela devient la discussion du jour. Le lendemain, j’y retourne et la police m’arrête au seul croisement de Gangi. Je baisse ma vitre et le policier m’apprend alors que Michelangelo Antonioni vient aussi de mourir. Je ne connais pas d’autres endroits au monde où j’ai vécu quelque chose de similaire... C’est pourquoi le film leur est dédié."
Dennis Hopper sur son rôle et sur le style de Wim Wenders : "C’est un honneur de travailler à nouveau avec Wim après 31 ans. Ses premiers films était tournés à l’arrière d’un camion en Allemagne : son style très rock'n roll, son idée de l’omniprésence de la mort, le fait de capter quelque chose qui s’évanouit pour toujours… J’ai particulièrement retrouvé cet aspect chez Wim dans son documentaire sur la mort de Nicolas Ray, Lightning Over Water. Dans sa façon de diriger, il est très intelligent, très gentil ; il vous donne assez d’espace mais s’occupe quand même de vous. Il y a un malentendu autour du terme "mort". Wim l’évoque, avec la naissance, comme une célébration, soit le passage vers autre chose. Il est décrié à tort à ce sujet…"
Giovanna Mezzogiorno sur son personnage : "Le premier jour où nous nous sommes rencontrés à Palerme, il m’a emmenée voir les fresques. Ce qui est intéressant avec Flavia, c’est qu’elle comprend Finn. Elle le croit parce qu’elle a vécu une expérience similaire avec la Mort. Elle est la personne providentielle pour aider Finn à ce moment précis dans sa vie. Elle le croit sincèrement ; elle sait qu’il ne ment pas, car elle sait reconnaître les gens qui ont vraiment peur."
Campino sur le métier d’acteur : "Bien sûr, un vidéo clip est complètement différent d’un film. Wim savait que je n’étais pas vraiment expérimenté. Si j’ai pu faire une carrière en tant que mauvais chanteur, je peux aussi devenir un mauvais acteur. Je vais laisser voir venir…"
Wim Wenders, sur la musique du film : "La musique est très importante dans ma vie, mais dans ce cas-là, c’était différent. Le courage de faire ce film vient directement du rock’n roll. Le courage de faire un film sur ce sujet très personnel, qui touche en même temps plein de gens, et le faire d’un point de vue existentiel vient de mon écoute du rock’n roll. Imaginez quand vous vous trouvez dans un stade où 50 000 personnes chantent à l’unisson vos mots... J’ai décidé de faire ce film comme du rock. J’ai mis Lou Reed dedans, car je le considère comme l’un des plus grands poètes vivants. Le rock prend encore des risques, chose que le cinéma n’ose plus."
Wim Wenders sur le cinéma d’aujourd’hui : "Nous étions toujours en mixage lorsque le Festival a ouvert ses portes. Je n’ai pas eu la chance de voir beaucoup d’autres films. Je trouve que le cinéma se porte bien. De toute façon, le seul cinéma qui reste en vie est celui qui ne correspond pas à des formules. C’est mon espoir : que ce cinéma perdure, devient fort. C’est le seul qui croit encore à ce qui se passe sur l’écran, qui tient compte de ce qui se passe dans nos vies. C’est le cinéma pour lequel je me bats, c'est le cinéma que je défends et que j’aime."
*"Le Bon, La Brute, Le Cinglé"
Toute l'équipe du film Le Bon, La Brute, Le Cinglé s'est réunie en salle de conférence de presse pour répondre aux questions des journalistes. Etaient présents le réalisateur Kim Jee-woon et les acteurs Jung Woo-sung, Lee Byung-hun et Song Kang-ho. Morceaux choisis.
Kim Jee-woon sur ses références en matière de western : "J’aime beaucoup les grands classiques comme Le Train sifflera trois fois, Duel à OK Corral, La Prisonnière du Désert, mais personnellement, je suis plus influencé par les westerns qui dégagent une grande force comme ceux de Sergio Leone. Dans les westerns hollywoodiens, il y a toujours une mise en avant des valeurs américaines, de la tradition. Dans les westerns spaghettis, je ressens un plaisir cinématographique beaucoup plus fort. Ne serait-ce que l’expression des personnages qui est nettement plus impressionnante. Attention, j’aime aussi les westerns américains plus récents. Dernièrement, certains films revisitaient l’histoire américaine qui avait été déformée ; je pense à La Horde Sauvage de Sam Peckinpah ou Impitoyable de Clint Eastwood. Mais ceux de Sergio Leone semblaient quand même vraiment plus cools."
Sur leur personnage respectif : Lee Byung Hun : "A la base, ce sont tous des personnages qui ont en eux des caractéristiques de bon, de brute et de cinglé ; tous ces éléments cohabitent. Mais le plus terrible des personnages, c’est celui qui est assis à côté de moi : c’est le réalisateur." (rires) Jung Woo Sung : "Effectivement, je suis censé être le bon dans l’histoire, mais je doute qu’il n’y ait que du bon dans ce personnage. Au contraire, il fait preuve d'un sang froid glacial. On ne peut pas être complètement manichéen en disant qu’il y a un bon, une brute et un cinglé dans le film. A mon sens, ce sont plutôt les événements, souvent hostiles, qui déterminent leurs réactions donc leur personnalité."
Kim Jee-woon sur les conditions de tournage : "Nous avons tourné pendant près de cent jours en Chine. Ce fut très difficile, très mouvementé en raison des conditions climatiques. Il faisait 40 degrés le matin alors que les acteurs portaient des vêtements assez épais. C’est très dur d’exprimer ici notre souffrance par des mots. Il y a eu des tempêtes de sable… Sans oublier la différence de culture avec l’équipe de techniciens qui était chinoise. Il fallait parfois ajuster nos méthodes de travail même si, à ce niveau-là, ce fut très amical comme tournage. Tout le monde se sentait concerné."
Jung Woo-sung sur la figure masculine du western : "Je suis un grand fan de Clint Eastwood et de ses westerns spaghettis. Mais aussi de la série des Trinita et des Django. J’ai toujours apprécié cette figure du cowboy solitaire avec son fusil marchant au loin. C’est très machiste avec cette force virile qui se dégage de ces personnages. Tout homme rêve un peu au fond de lui d’incarner ce type de héros. C’était amusant d’entrer dans la peau de personnages typiquement occidentaux. Je suis très curieux de connaître leurs réactions quand ils auront vu ce film." |
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| Sujet: Re: Festival de Cannes 2008 Dim 25 Mai - 13:03 | |
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*2008,UNE ANNEE PHARE POUR LA CINEFONDATION
Les Prix de la Cinéfondation, récompensant les meilleurs films d’écoles du monde entier, ont été décernés vendredi, salle Buñuel, par le jury officiel de la Cinéfondation et des courts métrages présidé par le réalisateur taïwanais Hou Hsiao Hsien.
Le premier prix est allé au film de Elad Keidan, Himmon (Hymne) (de la Sam Spiegel Film and TV School- Israël), le second à Claire Burger de la Femis-France pour Forbach.
Le troisième Prix ex-aequo a récompensé Park Jae-ok (de la Corean Academy of Film Arts-Corée du Sud) pour Stop, et Juho Kuosmanen (de la University of Art and Design- Finlande) pour Kestomerkitsijät (Signalisation routière).
Le Président et les membres de son jury, Olivier Assayas, Suzanne Bier, Marina Hands et Larry Kardish ont tenu à souligner l’exceptionnelle qualité de la sélection et ont invité tous les jeunes réalisateurs présents à persévérer dans leur démarche artistique.
Cette année, le travail de recherche et d’accompagnement des jeunes réalisateurs internationaux à travers les différentes missions de la Cinéfondation (Sélection, Résidence et Atelier) se trouve couronné par la présence dans les différentes sélections de Cannes de 11 films issus de la Cinéfondation.
On retiendra le parcours exemplaire de Kornél Mundruczò, primé à la Sélection Cinéfondation en 2004, sélectionné au Certain Regard en 2005 et en compétition cette année avec Delta, qu’il avait écrit à la Résidence.
On peut également saluer le succès d’Aïda Bejic, accompagnée par l’Atelier en 2007 pour Snow, qui vient de recevoir un des prix décernés avant le Palmarès officiel.
*ACTEURS PRESENTS A CANNES
Ariane Ascaride, Edouard Baer, Guy Bedos, François Bégaudeau, Richard Bennett, Ondasyn Besikbasov, Yavuz Bingol, Anna Bonaiuto, Sandrine Bonnaire, Francis Bosco, Dany Brillant, Nicolas Bro, Campino, Daniel De Oliveira, Mélanie Doutey, Faye Dunaway, Leif Edlund, Frédéric Faujas, Brigitte Fossey, Vahina Giocante, Martina Gusman, Jung Woo Ha, Marina Hands, Dennis Hopper, Isabelle Huppert, Gianfelice Imparato, Jathishweran, Michel Jonasz, Milla Jovovich, Woo Sung Jung, Askhat Kuchinchirekov, Anne Langlois, Samuel Le Bihan, Byung-hun Lee, Chui Wai Leung, Giovanna Mezzogiorno, Samantha Morton, Ornella Mutti, Maria Nazionale, Maria Onetto, Zineb Oukach, Robin Renucci, Toni Servillo, Philip Seymour Hoffman, Clément Sibony, Jean-Michel Simpnet, Laura Smet, Kang-Ho Song, Corinne Touzet, Samal Yeslyamova, Susannah York et Nina Zavarin.
*PHOTOS DU JOUR
Denis Hopper et Wim Wenders, Photocall du film Palermo Shooting
Francois Begaudeau, Laurent Cantet et les élèves, Montée des Marches du film Entre les murs
Giovanna Mezzogiorno et Campino, Photocall du film Palermo Shooting
Laurent Cantet et les élèves, Photocall du film Entre les murs
Laurent Cantet et les professeurs, Photocall du film Entre les murs
Laurent Cantet, Photocall du film Entre les murs
Song Kang-Ho, Lee Byung-Huiren, Jung Woo-Sung and Kim Jee-Woon, Photocall of the film The Good, the Bad, the Weird
Song Kang-Ho, Lee Byung-Hun et Jung Woo-Sung, Photocall du film The Good, the Bad, the Weird
Wim Wenders et Giovanna Mezzogiorno, Photocall du film Palermo Shooting
*SOURCE: http://www.festival-cannes.fr/fr.html |
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| Sujet: Re: Festival de Cannes 2008 Mer 28 Mai - 9:25 | |
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DIMANCHE 25 MAI
*TOUT LE PALMARES
Le Jury officiel du 61e Festival de Cannes, présidé par Sean Penn, a dévoilé ce soir son Palmarès lors de la Cérémonie de clôture. Édouard Baer a accueilli Robert de Niro sur la scène du Grand Théâtre Lumière pour remettre la Palme d’or au meilleur des 22 films qui concouraient en Compétition. Le film de Clôture What Just Happened? de Barry Levinson, avec Robert De Niro, Sean Penn et Bruce Willis a été projeté à l’issue de la cérémonie.
*EN COMPETITION - LONGS METRAGES
Palme d'Or ENTRE LES MURS de / by Laurent Cantet
Grand Prix GOMORRA de / by Matteo Garrone
Prix du 61e Festival de Cannes Catherine Deneuve dans / for UN CONTE DE NOËL de / by Arnaud DESPLECHIN Clint Eastwood pour / for L’ÉCHANGE (The Exchange)
Prix de la mise en scène ÜÇ MAYMUN (Three Monkeys / Les Trois Singes) de / by Nuri Bilge Ceylan
Prix du Jury IL DIVO de / by Paolo Sorrentino
Prix d'interprétation masculine Benicio Del Toro dans / for CHE de / by Steven SODERBERGH
Prix d'interprétation féminine Sandra Corveloni dans / for LINHA DE PASSE de / by Walter SALLES, Daniela THOMAS
Prix du scénario LE SILENCE DE LORNA de / by Jean-Pierre et Luc DARDENNE
*EN COMPETITION - COURTS METRAGES
Palme d'Or MEGATRON de / by Marian Crisan
Prix du Jury JERRYCAN de / by Julius Avery
*CAMERA D'OR
HUNGER de / by Steve McQueen (Un Certain Regard)
Mention Spéciale Caméra d'Or VSE UMRUT A JA OSTANUS (Ils mourront tous sauf moi) de / by Valeria Gaï GUERMANIKA (Semaine Internationale de la Critique)
*UN CERTAIN REGARD
Prix Un Certain Regard - Fondation Gan pour le Cinéma TULPAN de / by Sergey Dvortsevoy
Prix du Jury TOKYO SONATA de / by Kurosawa Kiyoshi
Coup de Coeur du Jury WOLKE 9 de / by Andreas Drese
Le K.O. du Certain Regard TYSON de / by James Toback
Prix de l'espoir JOHNNY MAD DOG de / by Jean-Stéphane SAUVAIRE
*CINEFONDATION
Premier Prix de la Cinéfondation HIMNON (Hymne) de / by Elad Keidan (The Sam Spiegel Film and TV School, Israël)
Deuxième Prix de la Cinéfondation FORBACH de / by Claire Burger (La fémis, France)
Troisième Prix de la Cinéfondation STOP de / by Park Jae-ok (The Korean Academy of Film Arts, Corée du Sud) KESTOMERKITSIJÄT (Signalisation des routes) de / by Juho Kuosmanen (University of Art and Design Helsinki, Finlande)
*LA CONFERENCE DE PRESSE DU JURY
Pour la cinquième fois dans l'histoire du Festival de Cannes, le Jury a l'occasion de s'expliquer sur le choix du Palmarès. En conférence de presse, le Président du Jury Sean Penn et les Jurés Jeanne Balibar, Alexandra Maria Lara, Natalie Portman, Marjane Satrapi, Rachid Bouchareb, Sergio Castellitto, Alfonso Cuarón et Apichatpong Weerasethakul ont répondu aux questions des journalistes. Extraits choisis.
Sean Penn sur un éventuel coup de cœur pour la Palme d’Or : "On s’est tous posé des questions. Nous étions inquiets du positionnement du film pendant la sélection. Mais je pense que notre réaction aurait été la même, quelque soit le moment où le film a été projeté. La générosité de ce film est telle que cela n’a rien à voir avec une question de place dans le programme."
Sean Penn sur l’absence de Valse avec Bachir au palmarès : "Je suis ravi de voir que les rumeurs sont totalement infondées et n’ont pas eu d’influence sur ce Jury. Je suis d’accord pour saluer la qualité de ce film, mais nous avions un nombre limité de Prix à remettre. Plusieurs personnes, moi inclus, pensaient que c’était un film très digne. Mais comme je l’ai souligné durant la cérémonie, il y avait certains moments où l’on savait quel film correspondait à une catégorie donnée ; parfois, nous étions inspirés par autre chose. Il ne peut y avoir de réponse claire à cette question en ce qui me concerne. Je ne l’ai pas particulièrement soutenu, même si c’est un merveilleux film. Il trouvera son public avec ou sans nous."
Sur la Palme d’Or : Marjane Satrapi : "Ce fut notre coup de cœur à nous tous. C’est un film qui va au-delà de la banlieue, au-delà de l’école, et qui posait la vraie question de la démocratie, de tous ces gens qui cohabitent ensemble sans donner de réponse en plus. Souvent, vous voyez un professeur qui règle tous les problèmes à la fin comme par miracle. Dans ce film, il n’y a pas de réponses mais toutes les questions que l’on se pose. C’était aussi les qualités du jeu et ce réalisme évident. J’étais une fervente admiratrice de ce film." Sean Penn : "L’une des raisons pour lesquelles nous avons pris une décision unanime, c’est qu’on a commencé par l’art cinématographique. C’est un film sans coutures : l’interprétation, l’écriture, tout était magique, les provocations, la générosité. Cela correspond à tout ce que vous souhaitez au cinéma. En plus de cela, et à cause des problèmes que ce film aborde, grâce aussi à l’opportunité de ses sujets, dans un monde qui a faim, qui a besoin d’éducation, qui cherche une voix, ce film nous a beaucoup touchés." Alfonso Cuarón : "Il s’agit d’un film rare d’un très haut niveau que vous pouvez partager avec un public jeune. C’est très important pour ce film. Dans le monde difficile où nous vivons, ce sont eux qui vont être obligés de trouver les solutions." Sergio Castellitto : "En regardant ce film, je pensais à moi en tant que père qui parle avec les professeurs de mon fils. Ca rend le film socialement universel, sans perdre sa poésie. C’est un film qui semble être tourné en direct, qui dure deux heures et qui s’étale sur un an. C’est formidable cette qualité de narration." Jeanne Balibar : "J’ai été reconnaissante envers ce film de ne laisser aucune contradiction de côté. J’ai été reconnaissante envers ce metteur en scène de ne jamais prétendre les résoudre, ni pour les gens qui sont à l’écran, ni pour les spectateurs, ni pour la société française. Je pense qu’il les expose dans toute leur violence. Il s’agit peut-être du film le plus violent qu’on ait vu. Pour moi, l’art dans son expression la plus haute, c’est une contradiction avec sa vérité dure et son espoir."
Sean Penn sur le Prix du 61ème Festival de Cannes : "Je pense que eux (Catherine Deneuve et Clint Eastwood), et quelques autres dans le monde du cinéma, représentent la raison pour laquelle nous nous sommes lancés dans ce métier. Quand on est dans ce milieu depuis aussi longtemps et que l’on reste inventif, créatif, que l’on continue à élever son niveau, je considère cela comme un encouragement pour nous autres. Je ne parlerai pas de dette à leur égard. Nous devons reconnaître le poids qu’ils ont apporté au Festival et à notre travail."
Sergio Castellitto sur les deux films italiens récompensés : "Je pensais à ces deux films comme à deux jumeaux dans le même ventre. Ils sont complémentaires en un sens. Nous les Jurés, on se demandait qu’est-ce que peut cacher une démocratie civile occidentale plantée dans l’Europe ? Je pense que les deux metteurs en scène ont réussi à poser un regard clair pour tous." |
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| Sujet: Re: Festival de Cannes 2008 Mer 28 Mai - 9:32 | |
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*PALME D'OR:"ENTRE LES MURS"DE LAURENT CANTET
L'acteur Robert De Niro a décerné au réalisateur français Laurent Cantet la Palme d'Or de cette 61ème édition du Festival de Cannes pour Entre les murs. Il s'agit de la première Palme d'Or remportée par un film français depuis Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat en 1987.
Durant la Cérémonie de remise des Prix, Laurent Cantet a déclaré : "J’ai plein de gens à remercier. D’abord les membres du Jury, je suis à la fois très ému et très heureux de savoir que le film a réussi à les toucher à l’unanimité. Merci beaucoup. J’ai à remercier évidemment Gilles Jacob, Thierry Frémaux et toute l’équipe du Festival pour avoir invité ce film. J’ai aussi une pensée très émue pour mes productrices Caroline Benjo, Carole Scotta et Barbara Letellier ainsi que pour Laurence Petit qui distribue le film. Tout cela vient après dix-douze ans de travail en commun, au cours desquels une véritable fidélité, une véritable amitié se sont créées. Ici, ce soir, c’est un moment très fort pour nous. En ce moment, nous sommes dans un contexte cinématographique où la fabrication des films un petit peu singuliers est devenue de plus en plus difficile. Paradoxalement, ce film s’est fait d’une façon idéale. J’ai lu le livre de François Bégaudeau, les choses se sont enchaînées presque naturellement. Il y a eu une espèce d’état de grâce qui nous a soutenus durant la fabrication du film et l'élaboration du casting. J’ai rencontré tous ces jeunes gens au moment de l’écriture du film, celle-ci a été portée par des évidences qui se sont vérifiées jusqu’au montage. Dans les moments de doutes terribles où j'ai pu parfois sombrer, il y a eu une espèce de légèreté que je dois à l’énergie et à la force de tous ceux qui nous entourent et qui sont des acteurs formidables. Le film qu’on voulait faire devait ressembler à la société française : très multiple, foisonnante, complexe, avec des frictions que le film ne cherchait pas à gommer. J’espère qu’il ressemble à ça et qu’on ne s’est pas trompé. Merci beaucoup !"
Lors de la Conférence de presse des Lauréats, Laurent Cantet a ajouté : "Je ne suis pas si surpris que ça, parler de l’école intéresse le monde entier. Les questions sont un peu les mêmes quelque soit le pays où on se trouve. On va à l’école pour apprendre quelque chose mais aussi pour devenir un adulte responsable, un citoyen. On a senti lors des projections que la façon dont on racontait l’histoire était partageable, le public étranger rentrait dans le film d’une manière à peu près aussi directe que le public français. Les discussions qu’on a pu avoir avec les spectateurs me l’ont confirmé. Cela m’a fait très plaisir sans me surprendre outre mesure. Ce film s’adresse aussi aux gens qui ne savent pas ce qu’est l’école, qui n’y ont pas mis les pieds depuis très longtemps comme la plupart d’entre nous, qui ont beaucoup d’idées très arrêtées et préconçues sur l’enseignement, sur l’école, sur les jeunes d’aujourd’hui qu’on présente souvent comme des crétins. J’espère que le film leur rend justice et rend justice à tout le travail qui est fait dans cet espace."
*PRIX DU 61EME FESTIVAL:CATHERINE DENEUVE ET CLINT EASTWOOD
Remis par le Président du Jury Sean Penn, le Prix du 61ème Festival de Cannes a été attribué à l'actrice française Catherine Deneuve et au cinéaste-comédien américain Clint Eastwood pour l'ensemble de leur carrière.
Durant la Cérémonie de remise des Prix, Catherine Deneuve a déclaré : "Merci beaucoup au Jury. Je suis très touchée, très émue. Je voudrais remercier Arnaud Desplechin grâce à qui je suis ici ce soir. Je voudrais aussi remercier mes partenaires du film Un Conte de Noël, spécialement Mathieu Amalric et Jean-Paul Roussillon. Aussi Pascal Caucheteux qui suit tous les projets d’Arnaud depuis si longtemps. Je suis heureuse encore aujourd’hui de faire des films comme celui-là avec tant d’énergie, d’intelligence, de sensibilité, de particularité. J’ai toujours envie de continuer à faire des films tant qu’il y aura quelques rares metteurs en scène comme lui."
*GRAND PRIX:"GOMORRA" DE MATTEO GARRONE
Le Grand Prix a été remis par le cinéaste Roman Polanski à Matteo Garrone pour Gomorra. Durant la Cérémonie de remise de Prix, le réalisateur italien a remercié l'ensemble du Jury.
Lors de la Conférence de presse des Lauréats, il a déclaré : "Je profite de ce moment pour prononcer des remerciements un peu plus fournis. Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont permis de faire ce film, tout particulièrement Saviano l’auteur du roman ; grâce à l’atmosphère de son récit, à ses personnages, à leurs histoires, il m’a tant donné… Je suis aussi très content d’être ici avec Paolo Sorrentino, car c’est quelqu’un que j’estime beaucoup même si nos styles diffèrent. Nous avons un goût et une passion pour le cinéma qui nous lient. Enfin, le fait qu’il y ait deux films italiens primés, c’est important au niveau international. Je suis fier d’être l’un de ses deux réalisateurs."
*PRIX DU SCENARIO:JEAN-PIERRE ET LUC DARDENNE POUR:"LE SILENCE DE LORNA"
Remis par Fatih Akin, lauréat du Prix du scénario pour De l'autre côté en 2007, le Prix du scénario 2008 a été attribué à Jean-Pierre et Luc Dardenne pour Le Silence de Lorna.
Lors de la Cérémonie de remise des Prix, les frères Dardenne ont déclaré : "Merci au Jury pour ce très beau prix. Et merci à tous ceux qui ont donné corps à ce scénario, la lumière, le son, les acteurs et Arta, notre actrice qui est là. Merci beaucoup."
Durant la Conférence de presse des Lauréats, les frères Dardenne ont ajouté : "Il y a beaucoup de choses auxquelles on ne s’habitue pas. Puisque les films sont chaque fois différents, c’est toujours un plaisir de recevoir une récompense. Tous les réalisateurs, dans une compétition, voudraient que leur actrice remporte le Prix. C’est humain, ceux qui disent le contraire sont des menteurs. Le fait que Arta n’ait pas gagné le Prix d’interprétation n’enlève en rien la qualité de son travail. Ce Prix récompense le travail que nous avons fait, mon frère et moi, pendant deux ans et demi. L’année dernière, plus ou moins à la même époque, on commençait à travailler avec Jérémie, Arta et Fabrizio. Et ce travail reposait sur le scénario. Qu’il ait été récompensé, c’est merveilleux. C’est un très beau Prix, car nous sommes scénaristes de nos films. Donc, c’est aussi le Prix du film. Quand on écrit notre scénario, on construit déjà nos scènes, les plans, les mouvements de caméra, le rythme. Lors des répétitions, le scénario prend vie."
*PRIX DE LA REMISE EN SCENE:NURI BILGE CEYLAN POUR:"LES TROIS SINGES"
Le Prix de la mise en scène a été remis par l'actrice Faye Dunaway au réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan pour Les Trois Singes.
Durant la Cérémonie de remise des Prix, Nuri Bilge Ceylan a déclaré : "Merci beaucoup. C’est pour moi une grande surprise et c’est un immense honneur. Bien entendu, je tiens à remercier Gilles Jacob d’avoir sélectionné le film et le Jury de m’avoir décerné ce Prix. Je tiens à dédier ce Prix à mon magnifique pays que j’aime passionnément."
Lors de la Conférence de presse des Lauréats, Nuri Bilge Ceylan a ajouté : "Je suis ravi de cette récompense. C’est un des Prix auxquels je tenais le plus, car il souligne en général la créativité. D’un point de vue psychologique, mon pays avait besoin d’une telle récompense." |
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| Sujet: Re: Festival de Cannes 2008 Mer 28 Mai - 9:40 | |
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*PRIS D'INTERPRETATION MASCULINE:BENICIO DEL TORO POUR:"CHE" DE STEVEN SODERBERGH
Remis par l'actrice Valérie Lemercier, le Prix d'interprétation masculine est allé à l'acteur Benicio Del Toro pour sa prestation dans Che de Steven Soderbergh.
Durant la Cérémonie de remise des Prix, Benicio Del Toro a déclaré : "Je dois remercier Wild Bunch, Telecino, Warner Bros. Ils ont permis à ce rêve de se réaliser... Je tiens à dédier ce Prix à l’homme qui a inspiré cette œuvre, Che Guevara. Je tiens à remercier également le Festival de Cannes ainsi que les membres du Jury. Je veux partager ce Prix avec le réalisateur Steven Soderbergh qui s’est levé chaque matin, qui m’a contraint à faire ce film. Il était en quelque sorte le relais de ma tâche quotidienne. Quand nous étions complètement perdus, il était présent pour nous faire avancer."
Lors de la Conférence de presse des Lauréats, Benicio Del Toro a ajouté : "Je ne serais pas là sans le Che. Ce Prix lui revient, ainsi que toutes les éventuelles récompenses à venir. Il faut rendre hommage à l’homme. L’Amérique Latine, et cela depuis quelques temps, est en train de se développer et commence à faire beaucoup de films. Il y a de grands acteurs latino-américains. C’est une grande nuit pour le cinéma. Il y avait un réalisateur mexicain dans le Jury, n’est-ce pas ? Ca avance, ce n’est pas nouveau, et ça va continuer…"
*PRIS D'INTERPRETATION FEMININE:SANDRA CORVELONI POUR "LINHA DE PASSE'' DE WALTER SALLES ET DANIELA THOMAS
Le Prix d'interprétation féminine a été attribué par Jean Reno à l'actrice Sandra Corveloni pour sa performance dans Linha De Passe de Walter Salles et Daniela Thomas.
La comédienne récompensée étant absente, c'est le cinéaste brésilien Walter Salles qui a pris la parole durant la Cérémonie de remise des Prix : "Je suis fier de faire partie d’une profession qui est avant tout le reflet d’une nation sur la toile du cinéma. Je suis on ne peut plus fier de remettre ce Prix à une actrice qui débute dans le cinéma et qui a tout fait pour rendre cette expérience inoubliable. C’était un film très collectif... Je tiens vraiment à vous remercier, je suis très touché." La co-réalisatrice Daniela Thomas a pour sa part déclaré :"Je ne sais pas si au Brésil ils nous regardent, mais je voudrais dire quelques mots en portugais. Merci beaucoup d’avoir décerné ce Prix à Sandra. Elle n’est pas ici, parce qu’il lui est arrivé quelque chose de terrible. Elle était enceinte, elle a perdu son bébé. Je ne peux vous dire combien ce Prix est important pour elle. Merci beaucoup !"
Durant la Conférence de presse des Lauréats, la cinéaste a ajouté : "Je viens de parler à Sandra. Elle a le même sentiment que nous. On ne s’attendait jamais à ça. Tout ce processus, depuis le début jusqu’à la fin… On a tourné un film qui parle de choses que nous chérissons, en lesquelles nous croyons, des choses concernant notre pays et la situation dans laquelle nous vivons. Tout cinéaste voudrait que ce qu’il fait soit aimé par d’autres. C’est une personne extraordinaire. On est ravi pour elle." Et Walter Salles de poursuivre : "Le Festival a rendu un hommage au plus jeune cinéaste, Manoel De Oliveira, qui a cent ans. D’après Gilles Jacob, il se peut même qu’il ait 103 ans. Ce Jury vient de récompenser une jeune actrice qui a fait son premier film à 45 ans. C’est très rafraîchissant ; cela apporte une nouvelle vie au cinéma fabriqué au Brésil. Si Sandra était présente ce soir, sensible comme elle est, elle aurait partagé son Prix avec les autres actrices dans les films latino-américains, et une en particulier : Martina Gusman dans Leonera.
*PRIX DU JURY:"IL DIVO" DE PAOLO SORRENTINO
Le Prix du Jury a été remis par l'actrice Milla Jovovich au cinéaste italien Paolo Sorrentino pour Il Divo.
Durant la Cérémonie de remise des Prix, Paolo Sorrentino a déclaré : "Je voudrais remercier le Jury et Thierry Frémaux. Je tiens à remercier également toute l’équipe qui a travaillé avec moi, Toni Servillo, Christiano, Nicolas, Fabio, Maurizio, Andrea, Francesca… Je veux dédier ce Prix à Daniela, Anna et Carla. Merci à tous."
Durant la Conférence de presse des Lauréats, le réalisateur italien a ajouté : "Je suis venu dans l’espoir que ce film puisse être compris, car ce n’est pas un film simple ; il a engendré des controverses en Italie. Je n’étais pas venu ici pour le Prix. Maintenant que nous avons remporté une récompense, le nombre de personnes satisfaites va nécessairement augmenter."
*PALME D'OR DU COURT METRAGE:"MEGATRON"DE MARIAN CRISAN
Décernée par le Président du Jury de la Cinéfondation et des courts métrages Hou Hsiao Hsien et par l'actrice Kerry Washington, la Palme d'Or du court-métrage est allée à Megatron de Marian Crisan (Roumanie). La Mention spéciale a été attribuée à Jerrycan de Julius Avery (Australie).
Lors de la Cérémonie de remise des Prix, Marian Crisan a déclaré : "Je suis complètement dépassé par les événements, je ne sais pas quoi dire. C’est une immense surprise à laquelle je ne m’attendais pas. Je tiens à remercier les membres du Jury et tous ceux qui, à Cannes, m'ont si bien accueilli. J’espère bien revenir. Enfin, je tiens à dire bonjour à ma fille et à ma femme, qui sont en Roumanie et qui me regardent en ce moment. Je vous aime. Au revoir."
*CAMERA D'OR:"HUNGER"DE STEVE MCQUEEN
Le réalisateur Bruno Dumont, Président du Jury Caméra d'Or, et Dennis Hopper ont décerné la Caméra d'Or à Hunger de Steve McQueen (Royaume-Uni), présenté à Un Certain Regard. Une Mention spéciale est allée à Ils mourront tous sauf moi de Valeria Gaï Guermanika (Russie), présenté à la Semaine Internationale de la Critique.
Lors de la Cérémonie de remise des Prix, Steve McQueen a déclaré : "Merci au Jury et à tous ceux qui ont participé à la décision. C’est un immense plaisir de recevoir ce prix des mains de l’un de mes grands héros, Dennis Hopper - quelqu’un qui prend des risques, c’est quelque chose que je respecte. Merci beaucoup ! Mon film Hunger parle des troubles en Irlande de Nord en 1981 et de la grève de la faim des prisonniers politiques. Ce film parle de gens qui se trouvent dans des situations de pression extrême et de ce que l’ont fait dans ce genre de situation."
Lauréate de la Mention Spéciale, Valeria Gaï Guermanika s'est pour sa part exprimée en ces mots : "Je voudrais remercier mon producteur Igor Tolstunov, mon équipe de tournage, le distributeur Rezo, la Semaine de la Critique et l’humanité toute entière. J’ai été enceinte pendant tout le tournage, j’ai accouché à la toute fin des prises de vue. Ce film, je l’ai porté avec mon enfant. C’est à elle, à Octavia, qui a deux mois, que je dédie ce prix." |
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| Sujet: Re: Festival de Cannes 2008 Mer 28 Mai - 9:51 | |
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*HORS COMPETITON:"WHAT JUST HAPPENED" DE BARRY LEVINSON
Présenté Hors Compétition, What Just Happened de Barry Levinson est le film de clôture de cette 61ème édition du Festival de Cannes. Dans cette comédie inspirée du roman autobiographique What Just Happened: Bitter Hollywood Tales From Line du producteur Art Linson, Robert De Niro, qui remettra ce soir la Palme d'Or à l'un des 22 films de la Compétition, incarne Ben, un producteur de films connaissant quelques déboires d'ordre privé - il sort à peine d'un deuxième mariage raté - et professionnel - il a du mal à boucler son prochain long-métrage. Egalement interprété par des acteurs hollywoodiens de renom comme Sean Penn, Bruce Willis, Catherine Keener ou Stanley Tucci, What Just Happened ? nous retrace deux semaines dans la vie de cet homme, pour qui, entre un réalisateur déjanté, un acteur éhonté et un producteur exécutif en panne d'idées, rien ne se passe comme prévu.
"Bob a toujours poussé Art à tirer un scénario de son livre de souvenirs, et quand Art l'a fait, Bob l'a poussé à me l'envoyer, explique Barry Levinson qui voit pour la première fois l’un de ses films présentés à Cannes. Le scénario m'a beaucoup plu, car j'ai trouvé qu'il était très drôle et fidèle à la réalité. On lit beaucoup d'histoires sur Hollywood qui sont des parodies pures et dures, alors que ce scénario, tout en étant très mordant, brosse un portrait réaliste du milieu."
"Je suis toujours fasciné par les gens qui subissent une pression terrible, et ce que j'ai aimé, c'est que cette histoire parle d'un homme qui tente simplement de survivre à deux semaines d'enfer, poursuit le cinéaste. Ce qui m'a intéressé chez Ben, c'est qu'il n'est pas qu'un simple spectateur de ce qui se passe autour de lui, mais qu'il a aussi sa part de responsabilité. Il n'est ni pire, ni meilleur que tous ceux qui le poussent à bout, et je n'ai pas cherché à trouver d'excuses à son comportement. Il est comme il est, et on a voulu montrer que Ben tient par-dessus tout à aller de l'avant quoi qu'il arrive."
*CONFERENCE DE PRESSE:"WHAT JUST HAPPENED"
Pour la présentation Hors Compétition du film de clôture What Just Happened, le réalisateur Barry Levinson, l’acteur Robert De Niro ainsi que les producteurs Art Linson et Todd Wagner se sont réunis en salle de conférence de presse pour répondre aux questions des journalistes. Propos rapportés.
Art Linson sur le fait de se moquer d’Hollywood : "C’est une comédie sur le désespoir, sur la tricherie… Est-ce que c’est un "Fuck-you movie" adressé aux pontes d’Hollywood ? Franchement non. J’ai été souvent plus idiot que les personnes que j’ai l’habitude de considérer comme idiotes. Notre intention était, à partir d’un point de vue sérieux, de montrer à quel point ce milieu, vu de l’intérieur, peut être risible."
Barry Levinson sur la manière de filmer Los Angeles : "Le concept et la façon d’Hollywood de fonctionner est très différente maintenant, parce que beaucoup de tournages ne se font plus uniquement dans le studio. Du coup, on passe des heures sur les autoroutes à traverser la ville d’est en ouest. On a juste voulu montrer l’évolution du business et ses conséquences pour les gens qui y travaillent."
Barry Levinson sur le fait d’avoir convaincu les acteurs de se moquer de leur image : "Ils étaient très demandeurs. Dans le cas de Bruce Willis, il était plus qu’enchanté de mettre les pieds dans le plat, de tourner son image en ridicule, de se montrer sous un mauvais jour. Nous lui avons envoyé le scénario en lui expliquant de quoi il s’agissait, que Bob serait également de la partie, que c’était adapté du livre d'Art Linson. Il nous a rappelés le lendemain pour nous dire qu’il trouvait ça génial, qu’il voulait absolument le faire. Il ne s’est même pas embêté à appeler son agent pour déclencher la procédure contractuelle. Il était plus que ravi d’y participer, de même que Sean Penn."
Barry Levinson sur ce que Cannes représente pour l’industrie du cinéma : "Il est connu pour être une rampe de lancement incontournable pour un film. Pour le producteur, pour le studio, pour le réalisateur, c’est primordial. Donc, on fait toujours en sorte lors de la production d’un film de le finir pour Cannes. Ce festival a une grande visibilité aux Etats-Unis. C’est pourquoi Art l’a utilisé dans son film. Le cinéma est international ; vous ne pouvez plus vous contenter uniquement du territoire américain. Vos films ont besoin d’être vus à travers le monde. Cannes est très important, car il donne le ton du marché international. D’un point de vue humain, c’est aussi une plate-forme essentielle. C’est très important d’être apprécié à Cannes, cela compte beaucoup."
Robert De Niro sur sa méthode d’acteur : "Il y avait tellement de vécu dans ce rôle. J’étais juste inquiet à cause du rythme qu’a insufflé Art dans son scénario ; il a un grand sens du timing et de la comédie. J’étais obnubilé à l’idée de respecter ce rythme. Un peu à l'image de David Mamet qui écrit d’une certaine manière, vous devez absolument savoir ce que vous faites, vous devez maîtriser vos dialogues à la perfection. C’est ce que j’ai ressenti sur ce tournage. On a un peu improvisé, mais au final vous vous devez d’être précis."
Art Linson sur sa collaboration avec Robert De Niro : "C’est un privilège d’écrire une scène et de le regarder l’interpréter, parce qu’elle prend corps devant vos yeux. Elle devient plus complexe, elle vous surprend, et vous vous dites : "Mon Dieu, était-ce si désespéré ? Etait-ce si horrible ?" Il emmène cette scène ailleurs. C’est très surprenant."
*PHOTOS DU JOUR
Benicio del Toro, Prix d'interprétation masculine
Equipe du film Entre les murs
Jean-Pierre et Luc Dardenne, Prix du scénario
Le réalisateur français Laurent Cantet entouré des jeunes acteurs et actrices de son film Entre les murs, récompensé par la Palme d'or lors du 61e Festival de Cannes, le 25 mai 2008
Les réalisateurs Walter Salles et Daniela Thomas pour le Prix d'interprétation féminine qu'a emporté Sandra Corveloni
Marian Crisan avec Kerry Washington et Hou Hsiao-Hsien pour la Palme d'or du court métrage
Matteo Garrone, Grand Prix et Paolo Sorrentino, Prix du Jury
Nuri Bilge Ceylan, Prix de la mise en scène
Robert de Niro et Barry Levinson, conférence de presse du film de clôture
Robert de Niro, conférence de presse du film de clôture
Sean Penn, Catherine Deneuve, Prix spécial du 61eme Festival
Valeria Gai Guermanika et Steve McQueen avec Bruno Dumont et Dennis Hopper après avoir respectivement remporté respectivement la mention spéciale et le Prix de la Caméra d'or
*SOURCE: http://www.festival-cannes.fr/fr.html
FIN |
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